Dans l’épisode 18 consacré aux relations entre frères et soeurs, je vous avais parlé du livre sur lequel je m’appuyais « frères et soeurs sans rivalité » de Elaine Faber et Adele Mazlish.
Quand on ouvre le livre, il y a la page avec le titre et ensuite, celle avec le sommaire. Dans ce livre, entre la page du titre et la page du sommaire, il y a une sorte de dédicace. Je vous la lis : à tous les frères et soeurs adultes qui portent encore en eux un enfant blessé.
Eh oui, parce que nous sommes aujourd’hui adultes mais nous étions des enfants. J’aime bien dire ce genre de phrase évidente… Avant d’être grand, nous étions petits. Bref. Ce que je veux dire surtout c’est que nous sommes toujours l’enfant que nous étions avec ses blessures, ses peines, ses peurs, ses joies, ses rêves, ses réussites, ses échecs, ses souvenirs. Tout cela est toujours en nous.
Et le temps passe et nous faisons notre vie. Nous nous faisons un peu porter par elle, parfois. Et nous avançons avec tout cela. Tout cela remplit notre être comme un grand sac qui ne pourrait jamais être vidé. Plein de nos blessures, nos peines, nos peurs, nos joies, nos rêves, nos réussites, nos échecs, nos souvenirs…
Et ainsi, lorsque nous devenons parents, c’est rempli de tout cela que nous nous présentons à nos enfants et que nous continuons à être avec eux. Et c’est aussi tout cela que nous leur transmettons.
Ce que j’essaye de vous offrir par ce podcast et dans l’accompagnement individualisé que je propose est le fait de ne plus éduquer vos enfants, comme ça, de façon intuitive, mais de prendre conscience de tout ce que vous faites, de tout ce que vous transmettez à vos enfants. La mission, que je me suis moi-même confiée, est de faire en sorte que vous ayez une parentalité consciente. Que vous sachiez pourquoi vous faites ce que vous faites, pourquoi vous prenez les décisions que vous prenez, pourquoi vous réagissez comme vous réagissez, pourquoi vous souffrez comme vous souffrez, pourquoi vous essayez de faire ce que vous essayez de faire.
Parce que bien souvent, on ne s’est même pas posé la question. On le fait et puis c’est tout.
Pourquoi Elaine Faber et Adele Mazlish commencent-elles leur livre par cette dédicace et qu’elles le finissent par un chapitre intitulé « faites la paix avec le passé » ? Eh bien parce que l’enfant que nous étions a énormément de répercussions sur le parent que nous sommes aujourd’hui. Ce livre traite des relations frères et soeurs et encore une fois, pour en savoir plus à ce sujet, je vous invite à écouter ou réécouter l’épisode 18 de la boîte à outils des parents. Les relations que nous avons eues avec nos frères et soeurs vont avoir un impact sur la façon dont on va traiter la fratrie que l’on a créée.
Par exemple, une petite soeur qui a été frappée par son grand frère sans que ses parents n’interviennent ou pas assez, d’après elle, cette petite soeur devenue maman va avoir en horreur les coups que son fils aîné va donner à sa fille plus jeune, quand bien même, ce n’est pas du tout dans la même proportion, quand bien même, sa fille n’a pas mal, quand bien même sa fille s’en fiche, quand bien même sa fille rend deux fois plus de coups à son grand frère. Elle va se voir, elle, maltraitée par son grand frère et ça va être intolérable pour elle. Sans se rendre compte que les situations sont différentes. Et il est également très probable que cette petite soeur, devenue maman, en veuille encore à son grand frère de l’avoir frappée et à ses parents de ne pas l’avoir protégée. Donc cette femme porte ça en elle, le traine, et selon sa réaction face à la situation vécue par ses enfants, le revit.
Notre passé d’enfant est tel qu’il est. Evidemment, on ne peut pas le changer. J’enfonce encore une porte ouverte, désolée. Tout ce qu’on peut faire est de faire la paix avec pour qu’il nous laisse tranquille.
Vous n’êtes pas vos parents. Vos enfants ne sont pas vous. Mais vous allez devenir vos parents et vos enfants vont devenir vous si vous ne faites pas la paix avec votre passé.
Pourquoi faire la paix avec le passé ?
Pour devenir la meilleure version de vous-même. En tant que parent mais aussi en tant que fille ou fils de vos parents et aussi en tant que frère ou soeur de vos frères ou soeurs. Pour avoir une parentalité consciente et casser la chaine de reproduction d’un comportement qui pourrait être qualifié d’intuitif mais négatif. Pour être le parent que vous avez envie d’être : affranchi du passé et non guidé par les blessures de son passé.
Comment faire la paix avec votre passé ?
Je pense qu’à la fin de cet épisode, ou peut-être même pendant, vous allez sûrement réfléchir à ce que vous avez vécu étant enfant, que vous ayez des frères ou des soeurs d’ailleurs. A ce qui vous a blessé. A ce qui vous a meurtri. A ce que vous voudriez ne pas avoir vécu. Mais aussi à ce que vous avez aimé. A ce que vous retenez de positif de votre enfance. A ce que vous avez vécu de joyeux, d’heureux. A ce qui constitue vos plus beaux souvenirs.
Vous pouvez écrire tout cela. Venir compléter le lendemain parce que vous aurez pensé à quelque chose de nouveau.
Ensuite, demandez-vous ce que vous voulez en faire. Avez-vous envie d’avoir une discussion avec vos parents, votre frère ou soeur, à propos de votre enfance ? Peut-être que les points de vue pourront être confrontés, car, une chose est sûre, vous avez peut-être vécu la même chose mais pas sûrement pas de la même façon ! Cela vous fera sûrement du bien de mettre en perspective un même évènement.
Peut-être que vous aurez envie de modifier tel ou tel point de l’éducation que vous prodiguez à vos enfants. Peut-être que vous aurez envie de leur faire vivre les choses que vous avez vécues et qui sont aujourd’hui vos meilleurs souvenirs.
Peut-être que vous aurez envie de parler à vos enfants de ce que vous avez vécu, vous, en ayant leur âge.
Peut-être que vous vous rendrez compte qu’accepter certains éléments de votre passé est trop compliqué et que ça vous gâche la vie. Dans ce cas, vous vous tournerez vers un ou une psychologue, psychothérapeute ou coach.
Tout cela pour enfin guérir de vos blessures enfantines et faire tomber les chaines du passé.
Je vous laisse avec cette phrase et avec ce souhait. Ce souhait que vous y arrivez. Mais si vous voulez arrêter de souhaiter et agir, et que vous ne savez pas comment vous y prendre, je peux vous y aider !
Ayez en tête également que vos enfants peuvent être des éléments de réparation ou de projection pour vous. J’y consacrerai un épisode complet tellement le sujet est vaste et mérite de s’y attarder.