Episode 32 – La relation avec nos propres parents

Je vous parle beaucoup dans ce podcast de vous en tant que parent, vis-à-vis de vos enfants. Je ne vous parle que de ça d’ailleurs, puisque c’est le sujet principal. Mais je pense que vous l’aurez constaté par vous-même, lorsqu’on devient parent, nous ne sommes pas « vierge » de toute notion d’éducation et de parentalité. Si nous exerçons un métier en relation avec les enfants, nous avons avec nous ce que nous avons appris et expérimenté via notre activité professionnelle. Mais si ce n’est pas le cas, nous avons, comme tout le monde, y compris les professionnels de l’enfance, notre propre expérience d’enfant. 

Je vous avais déjà parlé de cette expérience dans l’épisode 27 « nous parents, anciens enfants » parce que cette expérience a un impact sur la façon dont nous sommes avec nos enfants

Mais, et c’est le sujet de cet épisode, cette expérience a aussi un impact sur nos relations avec nos parents. Qu’ils soient encore là ou pas. Je m’explique : si vos parents sont aujourd’hui décédés, vous ne pouvez pas interagir avec eux évidemment, sauf si vous êtes adeptes de rites chamaniques ou autres, auxquels, personnellement et sans jugement aucun, je ne crois pas beaucoup. Mais vous avez quand même des sentiments, des émotions, comme par exemple, de la tristesse, du regret, de la gratitude ou de la rancoeur envers eux… et peut-être que cela vous hante, vous suit, comme quelque chose de « pas réglé ». 

Faites le point sur la relations que vous avez avec vos propres parents

Si vos parents sont encore de ce monde, il est possible que vos relations se passent bien, qu’elles soient au beau fixe. Peut-être même que vos parents prennent un rôle important dans l’éducation de vos enfants, qu’ils les gardent souvent, voire qu’ils passent des vacances ensemble… Dans ce cas, a priori, il n’y a pas grand chose à dire. 

Mais il se peut aussi que vos relations soient tendues, peu fluides, voire qu’il n’y en ait aucune. Pour X ou Y raison. Dans l’absolu, il n’est pas toujours possible d’avoir de bonnes relations avec d’autres adultes. Je prends l’exemple de collègues de travail. Je n’étais pas forcément la plus sociable quand j’en avais… J’ai constaté que le travail me faisait côtoyer des personnes que je n’aurais jamais cotoyées autrement. Notre seul point commun était notre travail, donc on devait forcément avoir d’autres points communs pour faire le même travail, mais, lesquels ? Il m’est arrivé de partager mon bureau avec des personnes avec lesquelles je n’avais aucune affinité, avec lesquelles j’avais des idées, des principes et des valeurs opposés. 

C’est le monde professionnel qui a mis sur mon chemin de telles personnes. 

Mais, ces personnes-là peuvent également être nos parents… Aussi dingue que cela puisse paraître, nous pouvons ne pas avoir d’affinités avec nos parents. Nous pouvons ne pas partager les mêmes valeurs (alors que l’on sait que nombre de valeurs nous sont héritées des personnes qui nous ont éduquées) !

Nous pouvons ne pas avoir le même caractère. Quelque chose qui arrive fréquemment est que nous n’avons pas le même rythme que nos parents. Peut-être qu’eux sont ultras sportifs, ultras dynamiques et que nous, depuis toujours, nous sommes plutôt casaniers et nous préférons rester au calme. Alors, pour continuer cet exemple, si nos parents nous ont forcés toute notre enfance à bouger, à suivre leur rythme, pfff… Et aujourd’hui, maintenant que vous êtes adultes, vous n’avez plus l’obligation de les suivre, vous n’avez plus l’envie et c’est ainsi que vous avez peu d’affinités avec vos parents. Vous vous affranchissez un peu de cela. 

Nous pouvons ne pas aimer les mêmes choses, ne pas avoir de centre d’intérêt en commun. Si c’est le cas, il est difficile d’avoir des affinités et des sujets de conversation… 

Nous pouvons aussi ne pas habiter à côté, et l’éloignement fait qu’il est plus difficile de partager des choses…

Si nous éprouvons de la rancoeur…

Mais, nous pouvons aussi en vouloir à nos parents pour telle ou telle chose qui s’est passée pendant notre enfance. Ça peut être plusieurs choses d’ailleurs, pas forcément qu’une seule… La façon dont ils nous traitaient, la pression qu’ils nous mettaient, les reproches qu’ils nous ont fait, l’aide qu’ils ne nous ont pas apportée, les manques qu’ils nous ont laissés, les choses qu’ils ne nous ont pas permises de faire, les expériences qu’ils ne nous ont pas autorisé à faire… 

La liste pourrait être encore longue. Peu importe la relation que nous avons avec nos parents aujourd’hui, je pense qu’il y a forcément des choses que nous reprochons à nos parents. Mais si ces choses sont graves, cela peut avoir un impact sérieux sur la relation que nous avons avec eux. 

Si ces choses sont importantes, elles peuvent vous « hanter », elles peuvent vous suivre et continuer à vous faire du mal. 

Vous pouvez analyser ces situations avec votre regard d’adulte, en vous détachant de l’enfant que vous étiez. C’est-à-dire que vous revoyez cette situation en vous demandant, ce que vous, adulte, vous auriez fait à la place de vos parents. Mais pas comme si l’enfant dont il était question était vous. Comme si cet enfant était soit le vôtre, soit un autre. 

Je vous donne une exemple très léger. Quand j’étais au collège, ma meilleure copine de l’époque se mettait de l’eau oxygénée sur ses mèches de devant. Si bien qu’elle était châtain foncé avec deux mèches jaunes. Je voulais évidemment faire pareil ! Mais mes parents n’ont jamais voulu. Je leur en voulais beaucoup à l’époque ! Sauf qu’aujourd’hui, quand je regarde les photos, je me dis que c’était vraiment moche et que je suis bien contente que mes parents n’aient pas voulu ! 

Evidemment, j’ai pris un exemple très léger ! Je vous ai parlé de deux mèches de cheveux. Mais vous pouvez faire ça avec toutes les situations même les plus lourdes et les plus graves. 

Ça vous permettra sûrement de voir les choses différemment  et peut-être également de faire la paix avec cette situation. 

Vous pourrez aussi remarquer que certains de vos comportements sont hérités des personnes qui vous ont éduqués. Certaines choses ne vous appartiennent pas. Certaines réactions, certains réflexes que vous avez. 

Par exemple, si vous mangez avec vos enfants en regardant la télé, peut-être que c’est une habitude avec laquelle vous avez été éduqué.e et c’est devenu un réflexe chez vous. Peut-être que vous ne questionnez même pas le fait d’allumer ou non la télé. Et si le fait que la télé soit allumée non stop embête votre coparent, peut-être qu’il est temps de s’interroger, de se demander ce qui est à vous et ce qui est aux personnes qui vous ont éduqué.e. 

Parce que, soyons clairs, si vous m’écoutez, je pense que vous êtes adultes et que vous avez des enfants. Donc il est temps de savoir ce que vous voulez pour vous, ce que vous voulez pour vos enfants, ce que vous voulez transmettre à vos enfants. 

Il est temps de prendre le contrôle de votre vie ! Je n’insisterai jamais assez là-dessus. Personne ne peut décider pour vous ce que vous voulez faire, personne ne peut décider pour vous quelle personne vous voulez être ; ni la société dans son ensemble avec tous ses codes, ses traditions, ses habitudes, ses pressions ; ni votre employeur qui peut prendre le pouvoir sur votre vie professionnelle mais aussi personnelle car la vie professionnelle empiète souvent sur la vie perso… Et personne ne peut décider pour vous quel parent vous voulez être pour vos enfants : ni vos propres parents, ni vos enfants ! C’est vous et uniquement vous qui avez le pouvoir d’être le parent et même la personne que vous voulez être ! 

Si vous n’y arrivez pas seul.e, et que vous avez envie de vous faire aider, contactez-moi ! Révéler les personnes de façon à ce qu’elles soient exactement celles qu’elles veulent être est pile poil le travail  que je fais dans le cadre de l’accompagnement que je propose

coach parental