Aujourd’hui je voudrais vous parler d’un sujet douloureux : le burn out parental. Peut-être que certain.e.s d’entre vous l’ont déjà expérimenté. Ce n’est pas mon cas. Je pense que fin 2020, j’ai frisé le burn out professionnel mais j’ai opéré une reconversion professionnelle avant que mon job n’ait ma peau, si je peux m’exprimer ainsi.
C’est un sujet douloureux car les personnes qui en souffrent, en souffrent vraiment. Ce n’est pas juste une petite baisse de passagère de moral ou une fatigue du moment.
Alors, avant d’aller plus loin, je voudrais déjà bien définir le burn out parental.
C’est quoi le burn out parental ?
C’est un trouble survenant lorsqu’un parent est soumis à un excès de stress parental sans disposer de suffisamment de ressources pour en compenser l’effet. Le burn out parental peut ainsi toucher tout parent qui cumule plus de risques que de ressources pendant trop longtemps. Le parent s’épuise alors dans sa parentalité, jusqu’à devenir l’ombre de lui-même, puis l’opposé du parent qu’il était et voulait être. C’est une définition que j’ai trouvée sur le site burn out parental élaboré par les docteurs Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak. C’est un site qui est très très bien fait !
C’est donc un excès de stress dans notre rôle de parent. Si on mesure le stress sur une échelle de 0 à 10, 10 étant la panique totale, le burn out est là lorsqu’une personne a toujours un niveau de stress entre 5 et 7. Mais constant. C’est-à-dire qu’il ne redescend jamais. On peut avoir un gros coup de stress lorsqu’on a un dossier à rendre pour telle date et qu’on est en retard. Pendant quelques jours, on va être hyper stressé, on va être à 9 ou 10. Bon, ce n’est pas bon pour la santé, soyons clairs, mais, s’il finit par redescendre, c’est ok. Nous ne sommes pas en burn out. Mais si, sur une longue période, on est à un niveau de stress moyen, moyen haut, nous sommes à risque de faire un burn out parental. C’est un stress qui n’est pas forcément super élevé mais constant. C’est la constance qui est importante ici. C’est la même chose pour le burn out professionnel.
Je continue la définition. C’est un parent qui n’a pas suffisamment de ressources pour compenser l’effet du stress. On parle ici de ressources internes et externes.
Les ressources internes, c’est l’anxiété de base du parent : s’il est plutôt de nature anxieuse ou non, s’il est plutôt optimiste ou non, s’il trouve facilement le moyen de rebondir, de s’adapter aux situations qui se présentent à lui, s’il a l’impression de subir ou plutôt d’agir. Je dirais en bref, si le parent est dans la zone de contrainte ou dans la zone d’influence. A ce sujet, j’ai créé un quizz pour que vous sachiez si vous êtes dans la zone d’influence ou dans la zone de contrainte et je vous invite à aller le faire. Les personnes qui sont dans la zone de contrainte ont plus de risques de faire un burn out. Ceci est vrai pour le burn out parental ou professionnel.
Les ressources externes, c’est un.e conjointe qui vous soutient plutôt que vous dénigrer. On se sent évidemment plus fort.e lorsqu’on a le soutien indéfectible de la personne avec laquelle nous avons décidé de vivre et d’élever des enfants. C’est aussi toute aide extérieure que nous pourrions avoir pour que nous puissions souffler un peu. Des grands-parents qui sont présents et qui gardent souvent nos enfants, des oncles, des tantes, des copines… Et c’est aussi tout cet entourage qui ne passe pas son temps à nous dire que l’on fait mal en tant que parent. Ou plutôt qui nous soutient, qui nous aide à trouver des solutions, qui nous conforte dans nos positions. Bref, qui est dans notre équipe.
J’aimerais noter également qu’un facteur aggravant est le fait de ne jamais avoir ou ne jamais prendre du temps pour soi. Ne jamais « décrocher ». Etre toujours dans son rôle de parent. Ne jamais aller au resto avec des amis, faire du sport, faire un spa (oui, c’est ce que je fais pour me libérer la tête de tout, pas que de mon rôle de maman mais aussi du travail et tout le reste). Le burn out survient lorsque les parents sont dans un schéma de sacrifice : tout donner pour son enfant, toujours, jamais rien pour soi. Sauf que c’est mettre beaucoup de pression sur l’enfant car il ne répondra peut-être pas favorablement aux attentes du parent. Les enfants sont ingrats. Je ferai un épisode sur l’ingratitude. Et face à cette ingratitude, le parent se dit avec sidération « tout ça pour ça » ?
Le burn out pour les hommes et les femmes !
Je précise que le burn out parental touche aussi bien les hommes que les femmes, c’est-à-dire aussi bien les mamans que les papas. Je le précise car on pourrait croire qu’il ne touche que les mamans puisque ce sont plutôt les femmes qui ont une charge mentale et pas que mentale d’ailleurs, ce sont majoritairement les mamans qui s’occupent des enfants. Et on pourrait aussi croire que le cerveau des femmes est fait différemment de celui des hommes et qu’il aurait une plus grande fragilité. Que nenni ! Hommes et femmes sont égaux à ce sujet.
Et je précise aussi que le burn out parental ne se présente pas uniquement dans le cas où l’un des parents fait beaucoup plus de choses ou plus de choses que l’autre parent. Ça n’a presque rien à voir avec la charge réelle. C’est un ensemble de facteurs et de critères qui entrent en compte.
Il y a des cas, plutôt rares mais, notons-le quand-même, où ce sont les deux parents qui sont en burn out en même temps !
Autrement dit, personne n’est à l’abri !
Quels sont les symptômes du burn out parental ?
Le parent s’épuise. Il est épuisé. A bout de souffle. Se lever le matin est difficile. Il est en pilotage automatique. Il s’occupe tout juste bien de ses enfants. Il fait ce qu’il faut pour le maintenir en vie mais rien de plus. Il n’a plus de lien avec ses enfants, ne partage plus rien et ne prend pas plaisir à le faire. Il est absent quand il est à côté de ses enfants si bien que le lien d’attachement se distend. Certains parents ne peuvent plus voir leur enfant, rien que les voir, sans se trouver agacé. Alors que l’enfant ne fait rien d’objectivement agaçant.
Et certains parents peuvent se montrer violents dans leurs paroles et dans leurs gestes.
Et surtout, le parent ne se reconnait plus dans son rôle de parent. C’est comme si le parent était à côté de lui, comme si c’était un observateur et non un acteur. Il n’est pas le parent qu’il était et il est encore moins le parent qu’il voudrait être.
Tout cela est terrible évidemment et le parent s’en rend compte. Il assiste comme impuissant à ce qu’il devient.
Cela a des effet sur le parent qui vit le burn out parental, sur le couple, et sur les enfants qui n’ont plus l’affection dont ils ont besoin.
Que faire lorsqu’on est en burn out parental ?
Eh bien, il faut se faire aider. Je sais qu’en France, on a ce côté « je veux le faire tout seul ». Mais vraiment, ce n’est pas la bonne idée. Tout.e seul.e vous y arriverez peut-être mais ça vous prendra plus de temps. Or, notre temps est compté sur terre donc autant en gagner lorsqu’il est possible d’en gagner facilement.
Pour cela, vous pouvez déjà en parler autour de vous, à votre conjoint.e, à vos ami.e.s, à vos proches pour qu’ils vous apportent du soutien qu’ils ne pensaient peut-être pas avoir besoin de vous dispenser. Bien sûr, si votre entourage est tout sauf aidant, il faut aller chercher du soutien ailleurs. Il y a les centres de PMI qui pourront vous aider, vous pouvez faire appel à un.e psychologue, et c’est aussi un accompagnement que je propose en tant que coach parental. Je vous aiderai à retrouver votre équilibre, à renouer avec vos enfants et avec vous-mêmes en tant que parent.
Que faire pour prévenir le burn out parental ?
Déjà, je pense qu’il faut reconnaître que l’on est juste humain.e, qu’on n’est pas parfait.e, ni superman ou superwoman. Il faut qu’on laisse de côté notre perfectionnisme et que l’on accepte d’être juste une mère ou un père suffisamment bon.ne. Je vous renvoie à l’épisode 6 sur le parent parfait. Je pense que c’est un point primordial car on a beaucoup de pression pour être le parent parfait et cette pression nous conduit justement, de façon insidieuse, à être l’inverse !
Ensuite, il faut s’entourer de proches qui vous soutiennent. Evidemment, le coparent est tout désigné mais, j’ai conscience que ce ne soit pas toujours possible, donc allez trouver du soutien dans avec d’autres personnes. Que ce soit votre famille, des amis ou des professionnels de la petite enfance ou de l’enfance. Il y a toujours une porte à pousser pour sortir de votre solitude et de votre isolement.
Ensuite, si vous êtes dans la zone de contrainte (pour le savoir, je vous invite à faire le test), il faut en sortir progressivement en cultivant la pensée positive. Et ça tombe bien, car j’ai fait un guide pour développer votre pensée positive. Vous pouvez le télécharger gratuitement en vous abonnant à la newsletter de la Boîte à outils de l’esprit.
Si vous faites ces deux choses, votre niveau de stress va diminuer largement mais pour continuer dans cette diminution du stress, il est impératif de prendre du temps pour vous. De sortir de votre maison et de faire ce que vous aimez faire.
Je vous invite également à écouter ou réécouter les épisodes 10, garder de vue l’essentiel et 11 être débordé.e. Les outils que je propose dans ces épisodes vont vous aider à vous recentrer sur vos priorités.
Pour résumer cet épisode :
Pour prévenir le burn out parental, je vous conseille de vous entourer de personnes qui peuvent vous apporter leur soutien, d’être optimiste, positif.ve, d’être acteur.trice de votre vie, d’accepter de faire des erreurs et de ne pas être un parent parfait.
Lorsque le burn out est là, faites-vous aider. Je ne dis pas ça seulement pour que vous fassiez appel à moi, je vous le dis parce que, vraiment, c’est important pour que vous redeveniez vous-même, que vous redeveniez le parent que vous voulez être et que vous renouiez le lien que vous avez avec vos enfants.
C’est pour ça que j’ai créé ce podcast : pour que vous viviez une vie de parent épanouie et que votre parentalité ne se transforme pas en cauchemar !
Sur le site des docteurs, il y a deux tests à faire. Le premier pour savoir si on est en burn out parental et le second pour savoir si on est à risques. Je vous invite à aller les faire si vous avez un doute. Je rappelle que le burn out parental est une vraie souffrance pour les parents, le.la conjoint.e et les enfants et qu’il est absolument indispensable de le reconnaitre et de se soigner.
Je suis preneuse de toutes vos expériences concernant le burn out parental ou sans être un burn out déclaré, un épuisement parental. Envoyez-moi des mails à ce sujet.