L’estime de soi est fondamentale. Et j’ai attendu l’épisode 57 pour en parler !
Beaucoup d’adultes (que j’accompagne en coaching) souffrent d’un manque d’estime de soi donc l’idée par cet épisode est de vous faire réfléchir à votre propre estime de vous et de l’inculquer à vos enfants.
L’estime de soi est le jugement que l’on se porte à soi-même.
Par analogie, l’estime de quelqu’un d’autre est le jugement que l’on porte à cette personne. Lorsqu’on dit « j’ai une haute estime d’untel », c’est que le jugement qu’on lui porte est dithyrambique. À l’inverse, quand on dit « j’ai très peu d’estime pour untel », le jugement que l’on porte à cette personne est mauvais.
Dans ces exemples, je parlais d’autres personnes mais ça fonctionne exactement de la même façon avec nous. Si on a une haute estime de nous, c’est que nous portons un jugement positif sur notre personne. Et si nous n’avons pas d’estime pour nous, eh bien, c’est l’inverse, vous l’aurez compris.
On peut dire aussi que l’estime de soi est la valeur que l’on accorde à sa propre personne.
Le jugement que l’on porte sur soi est, généralement, accompagné de pensées à ce sujet. Pensées qui entretiennent généralement le jugement. Si nous avons un jugement positif, nous aurons des pensées positives et vice versa. Si bien que nos pensées accentuent le jugement que l’on se porte.
Vous l’aurez compris, autant avoir une bonne estime de soi alimentée par des pensées et un jugement positifs sur soi.
Mais ce n’est pas forcément le cas.
Pourquoi n’aurions-nous pas une bonne estime de soi ?
L’estime de soi est liée à tout un tas de choses comme la confiance en soi, la reconnaissance que nous portent les autres, les encouragements que nous avons, les ancrages que nous avons eu étant petits, etc.
Je m’arrête sur ce dernier point : si nos parents nous ont dit et répété, pendant notre enfance, « tu es nul.le », forcément, nous allons nous sentir nul.le ! Ou si, sans dire quelque chose comme ça, ils n’ont jamais reconnu nos réussites, nos accomplissements, c’est difficile de le faire pour nous-mêmes ensuite.
C’est aussi le cas si nous avons un.e conjoint.e. ou un.e supérieur.e hiérarchique qui nous dénigre, qui dit qu’on n’est pas à la hauteur, etc, ça peut détruire notre estime de soi.
Si on est la victime de harcèlement scolaire pratiqué par d’autres enfants mais aussi par des enseignants, ça peut également saper notre estime de soi.
Les personnes qui n’ont qu’une faible estime de soi sont les victimes favorites des personnes malintentionnées, que ce soient les pervers narcissiques ou autres harceleurs.
Les personnes qui ont une faible estime de soi vont également être peu dans l’action. Agir va être compliqué pour ces personnes qui vont avoir peur des retombées de leur action.
Le regard des autres est très important pour elles puisqu’elles attendent et comptent sur l’approbation extérieure. Si elles ne l’ont pas, elles vont s’autodénigrer et se sentir illégitime.
J’en ai déjà parlé, ces personnes n’ont pas confiance en elle. Elles vont facilement douter de tout : de ce qu’elles font mais aussi de ce qu’elles sont.
Bref, il vaut donc mieux avoir une bonne estime de soi !
Comment faire pour avoir une bonne estime de soi ?
Le sujet est vaste et les causes d’une faible estime de soi sont nombreuses et variées. Je vais traiter seulement les principales causes et remèdes que je peux proposer. Si vous avez une faible estime de vous pour une raison que je ne vais pas traiter, je vous invite à me contacter pour qu’on en discute. Le plus simple et direct pour moi est de m’envoyer un mail à contact@baodesparents.com.
Ce qui est important à travailler est votre discours intérieur. J’en parle plus en profondeur dans l’épisode 24 sur la confiance en soi. Il faut et je dis bien, « il faut », que vous soyez dans votre équipe en toutes circonstances. N’attendez pas des autres qu’ils soient sympas avec vous. Commencez par être vous-même sympa avec vous ! Si vous avez un discours intérieur dans lequel vous vous dénigrez, vous vous dites des méchancetés, voire vous vous insultez, vous allez creuser votre trou. Au contraire, si vous vous parlez gentiment, avec bienveillance, vous allez pouvoir remonter. Je conseille toujours à mes client.e.s de se parler comme s’ils parlaient à leur enfant ou leur meilleur.e ami.e. J’avais une cliente qui était hyper dure avec elle-même et hyper douce avec ses filles. Elle a pris l’exemple d’une fois où elle avait fait trop cuire un gâteau. Elle le sort du four et se dit des choses comme « t’es bête, pourquoi tu n’as pas mis le minuteur. C’est n’importe quoi ! T’arrives même pas à faire cuire un gâteau correctement ! ». Je lui ai demandé ce qu’elle aurait dit à sa fille si c’était elle qui avait fait trop cuire ce gâteau. Je précise que nous parlions de l’une de ses filles qui était adulte. Le discours qu’elle lui aurait tenu n’était absolument pas le même ! Il était plein de compassion et de bienveillance. Alors, à chaque fois qu’elle faisait quelque chose de mal, d’après elle, une bêtise, elle avait pour mission d’imaginer ce qu’elle dirait à sa fille si c’était sa fille qui avait agi.
Le discours intérieur est vraiment important ! Et il ne tient qu’à vous de le changer ! Je sais que ça peut être dur mais vous avez le pouvoir de le faire !
Une autre chose à faire est de s’accepter tel.le que l’on est. Alors oui, c’est plus facile à dire qu’à faire mais c’est vraiment efficace. Et vous pouvez le faire petit à petit. Commencez par accepter une petite chose qui vous dérange chez vous. Je ne cite pas d’exemple car c’est vraiment personnel. Une fois que vous aurez réussi à l’accepter ou au moins à en faire abstraction, je vous invite à recommencer avec une autre chose et ainsi de suite. Je pense que s’aimer à 100%, ce n’est pas possible. Il y a toujours des petites choses qui nous déplaisent chez nous. Mais si, au moins, on peut y faire abstraction, c’est déjà ça !
Enfin, le dernier conseil que je donnerai est de ne pas attendre toujours une validation extérieure et de trouver en soi la validation que l’on cherche. Ça sera plus facile si vous avez réussi à changer votre discours intérieur et si vous avez réussi à vous accepter tel.le que vous êtes. Ne pas attendre de validation extérieure, c’est aussi savoir ce que l’on veut et qui on est. C’est se dire « je fais ça parce que j’en ai envie, parce que je pense que c’est la chose à faire » et pas parce que untel ou unetelle le souhaite.
Je suis assez brève sur ces propositions pour rehausser l’estime de soi, bien que je pourrais en parler des heures, car je veux vous parler de vos enfants.
Comment apprendre à son enfant à avoir une bonne estime de soi ?
Je vous parlais du discours intérieur un peu plus tôt. Je crois que le discours intérieur dépend d’abord du discours extérieur que l’on reçoit, surtout en étant petit car c’est à ce moment-là que se construit la personnalité des futurs adultes.
Donc, parlez à votre enfant avec bienveillance. Pointez du doigt ses réussites à fond ! N’ayez pas peur d’en faire trop, ce n’est pas possible !
Lorsque votre enfant a une non réussite, parlez-en avec lui pour lui dire que l’échec est une super façon d’apprendre. J’en parle plus amplement dans l’épisode 26. L’échec n’est pas une mauvaise chose, bien au contraire !
Parlez-lui avec bienveillance. Il est en train d’apprendre tout un tas de choses, c’est normal qu’il n’arrive pas à tout tout de suite et qu’il soit frustré par rapport à ses non réussites. Accompagnez-le pour qu’il réessaye et finisse par y arriver.
Vous pouvez aussi faire attention au discours intérieur de votre enfant quand il s’extériorise. Par exemple, j’entends parfois mon fils dire « oh je suis nul ». Donc là, j’accours et je lui demande pourquoi il dit ça. À tous les coups, c’est parce qu’il n’arrive pas à quelque chose. Donc je rectifie en disant quelque chose comme « tu n’y arrives pas, ce n’est pas pour ça que tu es nul. Réessaye et tu vas y arriver ».
Je précise et rappelle que les enfants sont très perméables à ce qu’ils entendent à l’extérieur, notamment à l’école avec les copain.ine.s, que, malheureusement, on ne peut pas contrôler ça et que certains parents ne font pas cet effort-là (comme d’autres efforts d’ailleurs). Donc ils entendent d’autres enfants dire qu’ils sont nuls et pensent que c’est ce qu’il faut dire et se dire. Comme le cerveau retient plus facilement ce qui est négatif, l’ancrage du « je suis nul » sera plus fort que celui de « tu n’y arrives pas encore, réessaye ».
On peut également faire attention à notre réaction à nous, parent, lorsqu’on oublie quelque chose ou lorsqu’on n’arrive pas à faire quelque chose. Ça aura le même effet que les copain.ine.s. Et même, on peut se forcer à extérioriser un discours d’échec. Je reprends l’exemple du gâteau trop cuit. On peut dire « oh mince, le gâteau est trop cuit ! Ce n’est pas grave, on coupera les bords et voilà ».
Une autre chose que je préconise est de bien recevoir les critiques des autres. J’en parle dans l’épisode 14 consacré au regard des autres. Pour embêter ma fille, mon fils lui dit qu’elle est moche. Je ne vais pas parler ici des raisons pour lesquelles mon fils dit ça à ma fille, je veux m’attarder sur la réaction de ma fille. Parfois, elle se met à pleurer en criant « c’est pas vrai, je ne suis pas moche, je suis jolie, d’abord ! ». D’autres fois, elle vient me voir en se plaignant de ce que vient de lui dire son frère. À chaque fois, je lui demande « et toi, qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu penses qu’il a raison ? Est-ce que tu penses que tu es moche ? » À chaque fois, elle me dit que non, qu’elle est jolie et que son frère dit des bêtises. Alors je lui dis que ce qui est important, c’est ce qu’elle pense elle. Ce que pensent les autres, on s’en fiche. Donc, elle peut laisser son frère lui dire des méchancetés, ça ne l’atteindra pas !
C’est vraiment un apprentissage important à avoir pour renforcer l’estime de soi, la réaction aux critiques, et l’acceptation de soi.
Cet épisode s’inscrit dans le parcours d’écoute consacré aux émotions, tout comme les épisodes suivants :
Une bonne estime de soi se construit dès l’enfance. Pour être sûr.e de bien construire celle de vos enfants, parlons-en !