Episode 61 – Savoir prendre du recul

Je suis passionnée par l’éducation, les enfants et j’adore comprendre ce qui se passe dans leur tête. En tant que coach parental, je recherche et j’aime acquérir de nouvelles connaissances en la matière.

Pour cet épisode, dans lequel je vais vous proposer une solution pour savoir prendre du recul, je m’appuie de nouveau sur le livre génial dont je n’ai pas cessé de faire l’éloge : le cerveau de votre enfant par les docteurs Siegel et Payne Bryson

Quand j’ai fait la série sur le cerveau avec les épisodes 51, 52 et 53, je ne vous ai pas parlé de ce qui va suivre parce que je trouvais que la série sur le cerveau était déjà un gros morceau et que le sujet dont je vais vous parler maintenant pouvait être décorrélé du reste. 

Je veux vous parler de ce que les docteurs Siegel et Payne Bryson appellent la roue de la conscience.

La roue de la conscience, qui est un terme assez opaque, je trouve, permet de prendre du recul, de se défocaliser d’une pensée qui crée des émotions négatives pour se reconcentrer sur des pensées plus positives. Je vais m’expliquer avec un exemple mais avant ça, je voulais vous préciser que la roue de la conscience est très utile pour les enfants qui ont tendance à se focaliser sur une pensée et à faire des généralités. Mais elle est aussi très utile pour les adultes ! Les adultes sont normalement capables de plus de subtilité, ils sont capables de relativiser plus facilement que les enfants mais tout de même, les adultes trouveront un intérêt dans cet outil. 

Quand l’enfant n’arrive pas à prendre du recul

Imaginons un enfant qui fait ses devoirs et qui n’arrive pas à faire un exercice. Cet enfant va peut-être se dire qu’il est nul, qu’il n’arrive à rien… Il va peut-être pleurer, crier, se mettre en colère contre lui-même et contre son enseignant.e d’avoir donné un exercice si difficile, de ne pas lui avoir suffisamment expliqué peut-être… En bref, cet enfant va se concentrer sur son échec du moment et il va rester figé, concentré dessus comme si c’était la seule composante de son monde. 

Je prends l’exemple des devoirs mais ça peut être n’importe quoi d’autre comme une tour qu’il n’arrive pas à construire, un jeu de société auquel il n’arrive pas à gagner, un sport qu’il n’arrive pas à faire… Ça peut être également une situation qui suscite son mécontentement comme le fait que vous lui refusiez d’acheter un jouet ou que vous lui donniez un bonbon… Enfin bref, ça peut être vraiment n’importe quoi ! Je reste sur l’exemple des devoirs pour continuer mon exemple. 

Quand notre enfant est dans cet état-là, il ne va pas réussir à lâcher prise sur ce qui le tracasse et il va avoir un déficit de confiance en soi qu’il ne faut absolument pas généraliser. 

savoir prendre du recul

Apprendre à son enfant à prendre du recul

Maintenant, imaginez une roue de vélo. Il y a le centre, le moyeu, qui représente notre cerveau global, calme, apaisé, capable de prendre des décisions et de voir l’ensemble de ce qui compose notre être. 

Il y a ensuite les rayons qui sont comme des flèches qui pointent vers le pneu. Et sur le pneu, il y a tout ce qui compose notre être comme nos pensées, nos ressentis, nos aspirations, nos souvenirs, nos rêves, etc. 

Quand un enfant est focalisé sur l’exercice qu’il n’arrive pas à faire et pour lequel il s’énerve et se sent nul, il est concentré sur un rayon et un aspect du pneu. Il a complètement occulté le reste. Et le reste est composé de beaucoup de choses : le cours de piano qu’il va faire après l’école, le sport qu’il a fait ce matin et où il s’est amusé, la fête d’anniversaire qu’il a eue le week-end dernier, les câlins que lui a faits sa maman en rentrant de l’école et tous les autres exercices qu’il a déjà réussi à faire. 

Si vous rappelez à cet enfant tout ce qui compose sa roue, ça va lui permettre de se recentrer sur la roue et de retourner vers l’endroit où il est conscient, calme, apaisé, clair et serein. 

Ça va lui permettre de prendre du recul sur la situation et de reporter son attention sur ce qui est positif, de lâcher prise et de reprendre confiance en lui. 

Je vous conseille vraiment de vous asseoir avec votre enfant et de lui faire dessiner cette roue de la conscience. Je pense que vous pouvez le faire avec un enfant à partir du CP. Ça dépend bien sûr de son niveau de maturité intellectuelle donc faites-le quand vous pensez que votre enfant est prêt. 

prendre du recul

Nous pouvons tou.te.s prendre du recul

C’est un outil que j’utilise dans les coachings individuels que je propose pour que les parents puissent l’expliquer à leurs enfants mais aussi pour que les parents puissent s’en servir pour eux ! Comme je le disais, ça aide à prendre du recul et à lâcher prise sur une situation. J’ai souvent des coachées qui trouvent que leur conjoint n’en fait pas assez. Je remarque, de part ma pratique, que c’est quelque chose qui est assez universel : les femmes ont toujours l’impression d’en faire plus que les hommes. Impression, ressenti ou réalité, telle est la question… N’empêche que je propose à mes coachées d’utiliser cette roue de la conscience pour arrêter de se focaliser sur ce qui ne va pas dans leur quotidien et pour prendre du recul sur la situation. Ça permet à mes coachées de se rendre compte que oui, leur conjoint n’est pas forcément une fée du logis (si c’est le problème) mais qu’il a d’autres qualités. 

La roue de la conscience va permettre à vos enfants d’avoir une « clairvoyance », ce que les docteurs Payne Bryson et Siegel ont appelé mindsight et qui est difficile à traduire. Vos enfants vont vraiment pouvoir avoir une vision claire et globale de l’intégralité de ce qu’ils sont. Et c’est génial parce qu’ils auront conscience d’eux-mêmes, conscience de ce qu’ils aiment et de ce qu’ils n’aiment pas, conscience de ce dont ils ont envie ou non, conscience de leurs qualités et de leurs axes d’amélioration. Ils vont comprendre que quand ils se focalisent sur l’exercice qu’ils n’arrivent pas à faire et qu’ils ne lâchent pas prise dessus, ils ont des ressentis physiques qui accompagnent ces pensées qui fixent d’autant plus ces pensées anxiogènes. Tout cela entame la confiance qu’ils ont en eux. 

Être et ressentir : telle est la question

De plus, lorsque nous sommes bloqués sur le pneu, nous avons tendance à confondre le « ressentir » et le « être ». L’enfant bloqué sur son exercice va penser et sûrement se dire « je suis nul.le, je suis en colère, je suis incapable ». Si le même enfant revenait au milieu de la roue, il dirait « je me sens nul.le, je me sens en colère, je me sens incapable » par rapport à cet exercice. 

Et se sentir (ou ressentir) et être fait une énorme différence ! 

Quand nous disons que nous sommes incapable c’est l’intégralité de notre être que nous embarquons là-dedans. Alors que nous ne sommes pas incapable par nature, nous ne sommes pas incapable tout le temps ! Nous avons le sentiment d’être incapable de faire cet exercice mais c’est tout, ça ne va pas plus loin ! 

Et c’est une distinction vraiment importante à faire pour ne pas entamer l’intégralité de notre personne. 

Je fais un bref résumé parce que cet épisode est assez complexe : comment prendre du recul et reporter notre attention sur ce qui nous fait du bien ? Grâce à la roue de la conscience. 

Imaginez une roue de vélo. En son centre se trouve l’espace intérieur de notre esprit grâce auquel nous avons conscience de tout ce qui se passe en nous et autour de nous. 

Du centre partent des rayons qui mènent au pneu où se trouvent tous les éléments qui retiennent notre attention : nos pensées, nos souvenirs, nos ressentis, nos désirs…

Lorsque nous ressentons des émotions négatives qui durent (anxiété, colère, tristesse, par exemple), c’est que nous sommes concentré, focalisé sur un aspect du pneu. 

Revenir au centre nous permet de prendre du recul, de voir une image plus grande de ce que nous sommes et de ce qui nous entoure et de reporter notre attention sur ce qui nous apporte plus de positivité dans notre vie. En bref, ça nous permet de lâcher prise sur ce qui nous tracasse en ce moment. Cela nous permet également de faire la distinction entre « être » et « ressentir ». 

Je vous laisse là-dessus en vous encourageant de nouveau à lire cet ouvrage qui est vraiment une mine d’or pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau de nos enfants, et le nôtre par la même occasion. 


Cet épisode fait partie du parcours d’écoute « Être parent » et « Émotions », tout comme les épisodes suivants :


Si malgré cet épisode, vous ou votre enfant avait des difficultés à prendre du recul, discutons-en lors d’un rdv découverte d’une heure, gratuit :

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