Il y a beaucoup d’enfants uniques en France y compris parmi les enfants des parents que je coache. Un enfant unique c’est un enfant qui n’a ni frère ni sœur.
Pourquoi y a-t-il des enfants uniques ?
Eh bien, tout d’abord, parce que les gens font ce qu’ils veulent. S’ils veulent n’avoir qu’un enfant, libre à eux ! Je le précise car je trouve qu’il y a une pression sociale à avoir toujours plus d’enfants. Ou plutôt, il y a une pression sociale à avoir entre deux, trois, voire quatre enfants. Mais ni plus ni moins. Comme si avoir un seul enfant ou plus de quatre enfants était inconscient et irresponsable.
Aujourd’hui, les naissances sont relativement contrôlées donc on peut choisir le nombre d’enfants que nous voulons. On peut choisir d’en avoir pas du tout, un, deux, trois, quatre, cinq, dix si on veut. Et ça nous regarde ! Si vous ne voulez qu’un seul enfant, je pense que vous en avez tout à fait le droit et vous ne devriez pas subir une pression à ce sujet.
Et justement, ça peut être un choix. Ce n’est pas forcément parce que vous avez un logement trop petit, parce que vous avez des problèmes de fertilité, parce que vous n’avez pas assez d’argent…
Mais peut-être ne voulez-vous pas de deuxième enfant pour ces raisons. Qui sont d’ailleurs valables à chaque fois que se pose la question d’avoir un enfant supplémentaire.
Tiens d’ailleurs, j’aimerais beaucoup savoir : si vous écoutez la boîte à outils des parents, je suppose que vous avez au moins un enfant. Pourquoi n’en avez-vous pas plus ? Pourquoi n’en avez-vous que un, deux, trois, quatre… ?
Je vais vous dire pourquoi je n’en ai que deux. Le « que » n’est pas forcément nécessaire dans cette phrase. Pourquoi j’ai deux enfants et pas un : parce que je trouve que j’avais tellement d’amour à donner que mon aîné ne pouvait pas tout recevoir. J’étais partagée entre la volonté de tout lui donner, tout mon amour, toute mon attention, et en même temps je savais que c’était trop pour lui. Et pourquoi je n’en ai pas trois, parce que je veux consacrer un certain temps à chacun de mes enfants, je veux les accompagner dans la vie, je veux pouvoir leur offrir un avenir et je pense que ça passe par un certain temps, tous les jours consacré à chacun de mes enfants. Ça passe aussi par les accompagner à différentes activités extrascolaires, à leur préparer de bons repas, à pouvoir s’asseoir avec eux pour jouer, pour faire leurs devoirs, et tout un tas d’autres choses.
Ce n’est pas forcément les Bonnes raisons avec un grand B, ce ne sont pas forcément vos raisons mais ce sont les miennes et c’est mon choix. Je précise que le choix se fait généralement en couple surtout pour un sujet comme celui-là donc c’est également le choix de mon mari même si ses raisons sont différentes.
Alors quelles sont les conséquences d’avoir un enfant unique ou d’être un enfant unique ?
Il paraitrait, je ne vais mettre que du conditionnel parce que ce ne sont que des idées reçues. Chaque enfant est différent et le fait qu’il ait des frères et sœurs ou pas ne détermine pas, en tant que tel, la personnalité de l’enfant.
Donc, il paraitrait que l’enfant unique serait moins prêteur, moins partageur, qu’il aurait plus de difficultés à se sociabiliser puisqu’il n’a ni frère ni sœur pour le faire à la maison. Alors, oui, sûrement. À noter que c’est aussi le cas des aînés qui n’ont pas tout de suite de frère ou sœur pour le faire. Mais les enfants sont assez rapidement sociabilisés, que ce soit chez l’assistante maternelle ou à la crèche puis ensuite à l’école. Il est aussi rare qu’un enfant unique ne côtoie jamais d’autres enfants de la famille ou d’amis.
Il paraitrait également que l’enfant unique serait moins débrouillard, moins autonome. C’est vrai quoi ! Ses parents n’ont que lui à s’occuper. Ils peuvent donc anticiper la moindre de ses demandes. J’ai envie de dire : pas sûre. J’ai vu des mamans de trois enfants faire les lacets à son fils de quinze ans. Je n’ai pas vérifié la raison pour laquelle elle faisait les lacets de son fils, peut-être que ce n’était pas seulement par fainéantise de son fils. J’ai vu des parents de plusieurs enfants être aux petits soins avec leurs enfants. Moi-même, je pense que mes enfants pourraient avoir plus d’autonomie sur certains points. Et pourtant, j’en ai deux. Mais voilà, j’aime bien m’occuper de mes enfants et ce sont des gestes que je fais avec plaisir, partagé d’ailleurs parce que j’ai conscience que ça arrange mes enfants. Je pense qu’il n’y a pas de règles en la matière. Oui, il est bien d’autonomiser nos enfants pour tout un tas de raisons mais, encore une fois et comme d’habitude dans la boîte à outils des parents, du moment que ça convient à tout le monde (c’est-à-dire aux enfants et aux parents), on fait ce qu’on veut !
Il paraitrait aussi que les enfants uniques seraient meilleurs à l’école parce qu’ils se retrouveraient plus souvent avec des adultes donc leur vocabulaire serait plus développé et les sujets de conversation seraient plus élevés.
Bon là aussi, je ne suis pas sûre que les meilleurs élèves des classes soient enfants uniques. Je ne l’ai d’ailleurs pas constaté dans mon entourage. J’ai des enfants brillants, peut-être surdoués qui sont dans des fratries. Et, à l’inverse, il doit y avoir des enfants uniques qui ne sont pas très bons à l’école. Je pense que ça dépend beaucoup de l’enfant en tant que tel. Nous ne sommes pas tous égaux, surtout selon les matières. Je vais encore parler de moi mais j’ai un bac+5 en droit et pourtant, je ne sais pas faire des pourcentages.
Je pense aussi que ça dépend de ce que nous voulons transmettre à nos enfants, de comment nous leur parlons. Un exemple tout bête mais si les enfants mangent à un autre moment que les parents, eh bien, ils n’entendent pas les conversations d’adultes et ne sont peut-être pas sensibilisés à certains sujets. Bon, je suis un peu sceptique par rapport à ça.
Il paraitrait que les enfants uniques gèreraient moins bien que les autres la frustration. Ils seraient moins patients. Bah oui, les parents sont toujours disponibles pour répondre immédiatement à toutes les demandes de leur seul enfant. Là encore, je pense que ça dépend beaucoup des familles. Et c’est valable qu’il n’y ait qu’un enfant ou plusieurs.
La frustration, la patience, la contrariété sont des apprentissages fondamentaux pour les enfants. Big news : il n’est pas nécessaire d’avoir plusieurs enfants pour apprendre ça à notre marmot. Je ne crois pas que les parents d’enfants uniques soient toujours dispo pour leur enfant, je ne crois pas non plus qu’ils leur cèdent tout…
Les travers de l’enfant unique ne sont qu’un mythe
Je pense que tout ce que je viens de vous dire sur le mythe de l’enfant unique n’est qu’un mythe et que tout dépend de chaque parent, chaque enfant et chaque famille. Il peut y avoir des enfants uniques qui cochent toutes les cases des soi-disant vérités que je viens de vous énoncer mais toutes ces cases peuvent également être cochées par beaucoup d’enfants non uniques.
Tout est question d’individualité. Je n’aime pas du tout ce genre de vérités générales ! Ce ne sont pas des éléments extérieurs qui déterminent et qui caractérisent une personne. C’est tellement plus large, plus subtil !
Donc, je résume : vous avez le droit d’avoir un seul enfant que ce soit par réel choix ou parce que les conditions à l’accueil d’un deuxième enfant ne sont pas réunies selon vous. Et les enfants uniques n’ont pas forcément toutes les tares dont la société accable les enfants uniques : égoïsme, intolérance à la frustration, manque d’autonomie.
Non, chaque enfant est unique et son caractère va dépendre de lui, déjà, puis des compétences que vous allez lui transmettre qu’il soit entouré de frère et sœur ou non.
Cet épisode s’inscrit dans le parcours d’écoute “Être parent” tout comme les épisodes suivants :
Votre enfant unique vous fait tourner chèvre ? Vous rencontrez des difficultés avec lui ?