C’est une question fondamentale à laquelle mes coachés ne savent pas toujours répondre… Si vous ne savez pas de quoi vos enfants ont besoin, comment voulez-vous répondre à leurs besoins ?
La chose qui n’est pas évidente est que ce n’est pas facile de savoir ce dont nous avons besoin.
Faisons un peu le point sur les besoins
Les besoins sont des nécessités. Nous avons toutes et tous besoin de manger, boire, dormir, respirer. Ce sont des besoins physiologiques fondamentaux. Si nous n’assouvissons pas ces besoins, nous mourrons. Aussi simplement que ça.
Un besoin doit donc être assouvi. Ce n’est pas en l’ignorant qu’il va disparaître. Si nous ignorons notre faim pendant trop longtemps, on meurt.
C’est pareil avec tous nos besoins. Si nous ressentons le besoin de ralentir notre rythme de vie par exemple, ce n’est pas en nous disant « non, c’est bon, ça va aller, il faut que je tienne encore un peu », que ce besoin de ralentir va disparaître. Il va toujours être là, quelque part. À attendre.
Ce qui n’est pas évident, je vous le disais un peu plus tôt, est de définir nos besoins. Bien sûr, les besoins physiologiques, on les connaît. Et il ne nous viendrait pas à l’idée de les mettre de côté trop longtemps. Mais les autres, les besoins plus profonds, qu’en est-il ?
Nos besoins de visiter tel endroit, vivre dans telle ambiance, réaliser telle chose.
Mais aussi nos besoins de sécurité, de sérénité, d’amour, de reconnaissance, de respect, d’ordre, de calme…
Pour les identifier et mettre un mot dessus, il faut faire une introspection. Il faut s’écouter, chercher en soi, se connaître. Il faut également s’écouter pour assouvir ses besoins et ne pas les ignorer.
Pour les enfants, c’est encore plus difficile car ils ont une moins bonne capacité d’introspection et ils n’ont pas forcément le vocabulaire pour exprimer leurs besoins.
Il est donc important de leur demander sans cesse et à tout âge : toi, qu’est-ce que tu veux et pourquoi ?
Il y a quelques jours, j’étais à une soirée avec des adultes et des ados. L’un des ados avait apporté des chamallows. Il me demande où sont les bols pour servir les chamallows. Je lui propose d’attendre parce c’était le début de la soirée et donc c’était le salé qui était installé sur le buffet. Mais, dans le fond, je m’en fichais, s’il voulait ses chamallows, il pouvait les servir. Alors je lui ai proposé. Je lui ai dit que pour l’instant c’était le salé et qu’on servirait après les bonbons avec les gâteaux. Est-ce que ça lui convenait ? Il m’a dit ok, comme ça, par-dessus l’épaule. J’ai insisté en lui disant « mais vraiment, qu’est-ce que tu veux toi ? Est-ce que tu veux les chamallows maintenant ou après ? » Il ne savait pas me répondre ! Il me disait « comme tu veux ». Mais moi je lui disais « et toi, qu’est-ce que tu veux ? ». Bref, il n’a pas su identifier ce qu’il voulait et j’ai servi un bol de chamallows. Je trouve dingue qu’à son âge, il ne sache pas ce qu’il veut. Il doit être entouré d’adultes qui pensent que les choses doivent être d’une certaine manière et toute leur vie est réglée selon cette manière. Il y a un cadre strict et il ne faut absolument pas en sortir. Je ne juge ou ne critique absolument pas. J’ai bien conscience que ça peut être un mécanisme de défense conscient ou inconscient ou une façon de fonctionner qu’il est difficile de remettre en cause. Les parents de cet ado font comme tous les parents, du mieux qu’ils peuvent avec les armes qu’ils ont et c’est déjà très bien !
Mais identifier ce qu’on veut, de quoi on a besoin, c’est vraiment vraiment fondamental pour être aligné avec soi-même et vivre la vie à laquelle on aspire.
Ça s’apprend dès le plus jeune âge.
L’histoire de l’orange
Je veux maintenant vous parler de l’histoire de l’orange, hyper célèbre quand on parle de négociation. Je l’adapte un peu à mon sujet de l’éducation des enfants.
Deux enfants veulent une orange. Mais, il n’en reste qu’une. Les enfants se chamaillent. L’un de leurs parents décide de la couper en deux. Au lieu d’avoir la totalité de l’orange, ils en ont la moitié.
Au lieu d’être à 100% satisfaits, ils le sont à 50%. C’est toujours mieux que l’un soit satisfait à 100% et l’autre à 0.
Ok, mais de quoi avaient-ils besoin ? À aucun moment l’un a demandé à l’autre pourquoi il voulait cette orange ni le parent.
Sauf que l’un voulait manger le fruit et l’autre voulait récupérer le zeste pour en faire un gâteau. Donc ils ont tous les deux une partie dont ils n’ont pas besoin.
La dispute aurait pu être évitée et chacun des besoins assouvi si chaque enfant avait exprimé son besoin respectif !
Avant de crier, avant de râler, avant de s’opposer, demandez à votre enfant ce qu’il veut vraiment. S’il n’arrive pas à l’exprimer, aidez-le pour découvrir ce qui se cache derrière une demande.
Chez les enfants, ce qui est difficile aussi est que sous certains comportements se cache un besoin fondamental non exprimé car inconscient.
Par exemple, un enfant qui refuse de vous obéir, d’accéder à vos demandes, ce n’est pas pour vous embêter. C’est qu’il a un besoin non assouvi d’avoir plus d’attention de votre part.
Dans d’autres situations, il veut pouvoir être en maîtrise de la situation parce que contrôler est sécurisant pour lui (pour tout le monde d’ailleurs).
Si vous êtes souvent à l’affrontement avec votre enfant ou qu’il l’est avec d’autres enfants ou adultes, c’est sans doute qu’il veut prendre une revanche sur une peine ou un traumatisme qu’il a eu.
Et enfin, si votre enfant est en retrait, c’est sans doute qu’il a besoin d’être valorisé car il se croit incapable de quoi que ce soit.
Tous ces besoins nécessitent une réaction de votre part mais une réaction qui est sûrement décalée par rapport à votre réaction initiale et automatique.
Pour reprendre le dernier exemple de l’enfant qui est en retrait, si vous dites à votre enfant de façon ironique « t’as raison, ne bouge pas, tu risquerais de te froisser un muscle » ou « de toute façon, quand tu fais quelque chose, tu le fais mal » ou autre remarque désobligeante, vous l’enfoncez dans sa croyance et vous ne répondez pas du tout à son besoin. Pour cet enfant, il faudra au contraire l’accompagner, l’encourager, le valoriser, le pousser à l’action pour que son besoin de reconnaissance et de valorisation soit assouvi.
L’identification des besoins des enfants est une chose primordiale et pas évidente à faire. C’est une chose que l’on travaille beaucoup en coaching parental.
Cet épisode s’inscrit dans le parcours d’écoute « être parent » tout comme les épisodes suivants :
- Faut-il tout dire aux enfants ?
- Comment gérer les bêtises de vos enfants ?
- Gérer sa vie professionnelle en plus de tout le reste
Si vous faites face aux comportements débordants de vos enfants et que vous ne savez comment les gérer, contactez-moi !
