Dans mes coachings parentaux, j’ai souvent cette question : est-ce que mes enfants sont trop gâtés ?
Comme s’il ne fallait surtout pas qu’ils le soient car cela signifierait que les enfants sont des rois et des reines, intolérant.e.s à la frustration et non confronté.e.s à la dure réalité de la vie. Pour certains parents, il faudrait même faire exprès de frustrer les enfants, même s’il est possible d’accéder à leurs demandes afin d’éviter qu’ils ne soient trop gâtés.
À mon avis, ça va un peu loin…
Déjà, le terme « gâté » à une connotation négative. Gâter, c’est donner trop et c’est mal.
Le prérequis à des enfants trop gâtés est évidemment les capacités financières des parents. Si les parents ont du mal à joindre les deux bouts avec uniquement ce qui est nécessaire, aucun risque que les enfants soient trop gâtés !
Qu’est-ce qu’un enfant trop gâté ?
Je pense immédiatement à beaucoup de biens matériels, beaucoup de cadeaux. L’enfant veut quelque chose, il l’a immédiatement. Je pense aussi à ces jeunes adultes qui se voient offrir par leurs parents leur première voiture dès qu’ils ont le permis. Il peut également s’agir de nourriture : passer tous les soirs à la boulangerie, aller au resto…
En général, ça se voit à l’état de la chambre de l’enfant : si elle est pleine à craquer, s’il y a des jouets en double… Ça peut se voir aussi, et c’est moins sympa, au physique de l’enfant : si les parents disent toujours oui pour que l’enfant mange des cochonneries, l’enfant va prendre du poids…
Pourquoi des parents gâteraient-ils trop leur enfant ?
La principale raison est que les parents ont peur que leur enfant soit malheureux. Pourquoi cette croyance ? Il est difficile de répondre. Peut-être que les parents ont été trop privés pendant leur enfance, peut-être que c’est une façon pour eux d’exprimer tout l’amour qu’ils ressentent pour leur enfant, ne sachant pas comment l’exprimer autrement (ne l’ayant pas appris eux-mêmes pendant leur enfance)…
Les parents peuvent aussi avoir en tête de compenser leur absence physique ou psychique par des biens matériels.
Ils peuvent se dire que pendant que leur enfant est occupé à jouer à tel jeu, il n’est pas dans leurs pattes.
Peut-être que pour eux, l’amour c’est dépenser tout son argent pour ses enfants comme un sacrifice.
Les raisons sont nombreuses et pas toujours conscientes.
Quel est le risque d’avoir un enfant trop gâté ?
Le risque principal est l’intolérance à la frustration. Comme on ne leur dit jamais non, ou si rarement, le refus leur est intolérable. Sauf que dans la vie, il y a forcément des refus, des déceptions, des choses qui ne se passent pas comme on aimerait qu’elles se passent. Tôt ou tard, l’enfant sera confronté à ça, plus ou moins tôt dans sa vie. Mais si les parents peuvent un peu contrôler ce qui se passe dans la maison, ils peuvent beaucoup moins le contrôler à l’extérieur de la maison.
Ce qui fait que quand ils seront confrontés à de la frustration, ils ne sauront pas comment réagir, comment rebondir car ils n’auront pas appris cette compétence pendant leur enfance. J’en parle longuement dans l’épisode 26 du podcast consacré à l’échec. J’explique qu’il n’y a pas d’échec en soi, plutôt des non-réussites et que les évènements perçus comme des échecs peuvent paraître négatifs pendant un moment mais doivent toujours servir de tremplin pour réussir à rebondir et à apprendre. C’est une compétence fondamentale à avoir et dès le plus jeune âge car des évènements considérés comme des échecs, il y en aura toute la vie !
La vie est un 50/50 comme je le répète souvent. Les 50% négatifs permettent d’apprécier encore plus les 50% positifs. Je pense que lorsque nous disons toujours oui à nos enfants, nous leur montrons que la vie c’est plus du 100% positif et 0% négatif. Or, c’est proférer un mensonge qui ne prépare pas les enfants à la vie. Je ne suis pas en train de dire que la vie est dure et qu’il faut le montrer à nos enfants en les frustrant exprès ! J’entends par là que si on peut faire plaisir à nos enfants, faisons-le ! Mais de façon raisonnable. Par exemple, si notre enfant a déjà un jouet du même type qui remplit le même usage, inutile de lui en offrir plusieurs. Un seul suffit. Mais si l’enfant veut un jouet pour son anniversaire, qu’il n’a pas déjà, pourquoi le lui refuser ? Pour lui apprendre la frustration ? Non. Là, on risque de tomber dans une relation malsaine qui viserait à manipuler l’enfant ou poser de mauvais référentiels.
Le curseur n’est pas toujours facile à placer surtout si on a les capacités financières adéquates et si on a des mauvais référentiels comme les croyances dont je parlais un peu plus tôt.
Je pense que le risque d’avoir un enfant trop gâté est assez faible si l’enfant reçoit par ailleurs un amour inconditionnel. C’est-à-dire que peu importe ce qu’il fait, peu importe ce qu’il vous dit, peu importe ses actes, vous l’aimez toujours. Il doit en être assuré et pouvoir toujours compter sur vous ! Ça, c’est vraiment la base. La base de la construction de la personnalité de l’enfant qui va devenir adulte.
Quant aux biens matériels, quand votre enfant vous demande quelque chose, quoi que ce soit d’ailleurs, ça peut aussi bien être de la nourriture ou une place à Disneyland, demandez-vous si ça vous paraît raisonnable, si ça vous paraît équilibré, si ça vous fait plaisir, si vous pensez que c’est le bon moment, si vous pensez que c’est en adéquation avec le comportement récent de votre enfant, achetez-lui !
Ça peut paraître être de nombreuses questions à se poser pour quelque chose de très courant. Oui. Mais ce que je veux, mon désir profond par ce podcast et par le coaching parental que je vous propose est que vous ayez une parentalité consciente et éclairée. Je ne veux pas que vous continuiez à acheter beaucoup de choses à votre enfant si vous êtes guidé.e.s par des croyances que je qualifierais de négatives.
Posez-vous toutes ces questions, apportez de l’amour à vos enfants et offrez-leur ce qu’ils veulent et ce que vous voulez aussi !
Cet épisode fait partie du parcours d’écoute « être parent », tout comme les épisodes suivants :
- Notre impact sur les générations futures
- Ce que mon enfant représente pour moi
- Et les pères dans tout ça ?
Si votre enfant n’arrive pas à gérer la frustration, quelle qu’elle soit, contactez-moi !