Episode 45 – L’acquisition de la propreté

Une étape importante dans la vie des famille que j’accompagne en tant que coach parental est l’acquisition de la propreté de l’enfant qui va rentrer à l’école.

C’est une grande étape dans la vie d’un enfant. Pour moi, quand on abandonne les couches, c’est vraiment le passage de « c’est un bébé » à « ce n’est plus un bébé ». Le fonctionnement de la famille évolue. La propreté est aussi une condition d’entrée à la maternelle. 

Si votre enfant rentre à l’école en septembre prochain, j’imagine que vous devez avoir la pression pour qu’il soit propre, si ce n’est pas encore le cas. Ou alors, peut-être que vous sentez que c’est le moment pour votre enfant, ou vous aimeriez bien que ça le devienne et vous voulez en savoir plus sur la propreté : cet épisode est fait pour vous !

Avant de rentrer dans le détail, je voulais tout de même vous préciser que l’apprentissage de la propreté est la maitrise ou le contrôle des sphincters, c’est-à-dire des muscles qui servent à fermer et ouvrir la vessie et l’anus. Ce n’est pas un réel apprentissage en soi, comme on apprendrait une leçon. C’est plutôt lié à un développement neuronal, à la maturation neurologique. 

A quel âge se passe l’acquisition de la propreté ?

L’apprentissage de la propreté se fait généralement entre 2 ans et demi et 3 ans. Comme à chaque fois que je donne des âges dans la boîte à outils des parents, ce sont des généralités donc ça peut être un peu avant ou un peu après selon les enfants. D’ailleurs, lorsque j’ai fait mes recherches, certains professionnel.le.s indiquent que ça peut commencer entre 1 an et demi et 2 ans. 

Comme je vous le disais, le contrôle des sphincters est lié à un développement moteur global. Si votre enfant sait marcher, monter les escaliers, se mettre accroupi… Il a acquis un certain développement psychomoteur dont la suite est peut-être le contrôle des sphincters. 

Quels sont les facteurs favorables à l’acquisition de la propreté ?

Si votre enfant commence à s’intéresser à ce qui se passe aux toilettes, à enlever sa couche lui-même, à indiquer que sa couche est sale, qu’il a fait pipi ou caca, à montrer des signes qu’il veut essayer d’aller sur les toilettes pour y faire ses besoins, c’est peut-être le bon moment.

Pour le sensibiliser à ce sujet, vous pouvez lire des livres sur le sujet, lui permettre de vous voir aller aux toilettes si c’est ok pour vous, faire des jeux d’imitation.

Vous pouvez également lui expliquer que c’est ainsi que l’on grandit et que c’est bien de grandir. Certains enfants y sont assez sensibles. D’autres, au contraire, veulent à tout prix rester bébé, sûrement parce que vous valorisez le fait d’avoir un bébé et de prendre soin d’un bébé. Interrogez-vous à ce sujet pour savoir si c’est le cas, si vous ne voulez pas vous adaptez aux changements de votre enfant, et si c’est le cas, demandez-vous pourquoi, demandez-vous quels besoins vous voulez assouvir par là.

Concrètement, comment fait-on pour que notre enfant soit propre ? 

La première chose à avoir en tête est de rester cool et de se simplifier la vie. Il faut que le parent soit prêt à se lancer dans cette aventure. Il faut qu’il soit patient, disponible. Evitez les moments de déménagement, de nouvelle naissance… Ne vous rendez pas les choses compliquées d’entrée. Une chose à la fois, c’est mieux pour tout le monde !

Egalement, simplifiez-vous la tâche en mettant des vêtements faciles à ôter tant pour vous que pour l’enfant.

Une règle importante est que le pot, c’est dans les toilettes ou la salle de bains. Pas ailleurs ! Une pièce, un usage. On ne fait pas pipi dans la chambre ou devant la télé. On ne fait pas pipi entouré de tous ses jouets et on le fait pendant peu de temps ! Sinon, l’enfant ne va pas comprendre et il va confondre les moments.

Une fois que votre enfant est sur le pot, cinq minutes suffisent. C’est déjà beaucoup pour un enfant de cet âge… Si le pipi ne vient pas, il ne viendra pas tout de suite ! 

L’idée est de ne pas en faire une contrainte, même si vous avez la pression de la rentrée à l’école ou que c’est un sujet important pour vous. En général, les enfants fuient les contraintes. Plus vous mettez une contrainte, moins il a envie de le faire ! Ainsi, si votre enfant n’est pas réceptif, s’il ne veut pas rester sur le pot ou les toilettes, ne le forcez pas, vous lui re-proposerez plus tard, que ce soit quelques jours ou semaines. C’est juste qu’il n’est pas prêt, chaque enfant a son rythme et le forcer sera contre-productif. 

Une fois que votre enfant a été plusieurs fois sur le pot, vous pouvez lui demander régulièrement de retourner sur le pot. C’est-à-dire d’anticiper ses envies. A cet âge-là, quand c’est tout nouveau, l’enfant ne sait pas reconnaître ses envies de pipi ou caca. Donc, dites-lui d’aller sur le pot à intervalles réguliers : après le repas, avant le dodo, avant de quitter la maison… Si vous lui demandez « est-ce que tu as envie d’aller aux toilettes ? », il ne va pas savoir. Il ne va pas réussir à identifier. Ça viendra un peu plus tard. 

Les premières fois qu’il a été aux toilettes et qu’il a réussi à faire pipi ou caca, félicitez-le, valorisez-le à fond. Il faut qu’il sente que c’est quelque chose de positif. 

Et s’il n’arrive pas à être propre ?

Pour vous donner des normes, si votre enfant n’est pas propre la journée à 4 ou 5 ans, il faut en parler avec votre médecin. Ça peut en effet être le symptôme d’un développement neuronal anormal. Et pour la nuit, on parle d’énurésie et on considère que c’est un problème vers 6 ou 7 ans. 

Avant ces âges, pas de panique. C’est normal. Il faut continuer à essayer en suivant toutes les recommandations que je viens de vous faire. Gardez en tête que chaque enfant a son rythme ! 

Et le rythme peut être différent pour le pipi ou les selles. Il arrive d’ailleurs fréquemment que l’enfant soit propre pour l’un ou l’autre avant. L’autre suit, en général, assez facilement. 

S’il y a un accident, il faut bien faire sentir à l’enfant que ce n’est pas un drame. Ça arrive, ça va même arriver plusieurs fois et ça fait partie de l’apprentissage. Dans ce cas, soyez cool. Vous nettoyez ce qu’il y a au sol et vous changez l’enfant. A cet âge, en général, ils peuvent être actifs dans tout ça. Vous pouvez lui donner l’éponge par exemple, pour nettoyer le sol, lui donner un gant pour se nettoyer et lui dire d’aller chercher des vêtements propres. Vous faites tout ça dans la bonne humeur : l’enfant se sentira valorisé. Ou en tout cas, pas le plus nul du monde d’avoir eu un accident.

Si votre enfant n’est pas propre à la rentrée, ne vous en faites pas une montagne. Déjà, il va sûrement imiter les autres enfants et répondre aux sollicitations des adultes donc aller plus facilement aux toilettes. Et s’il a des fuites, eh bien, ce n’est pas la fin du monde ! Les ATSEM (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles, qui sont dans les classes pour s’occuper des enfants d’un point de vue pratique) sont là pour le changer, ou s’il n’y a pas une ATSEM disponible immédiatement, il apprendra à s’autonomiser… S’il reste à l’école seulement par demi-journée, vous pouvez également lui laisser une couche. Les couches-culottes sont le plus adaptées car il pourra l’enlever pour aller sur les toilettes et la remettre. 

Il peut arriver également que votre enfant régresse : il était propre mais ne l’est plus. Ne vous formalisez pas, ne lui faites pas de remontrances et reprenez patiemment le processus depuis le début. Encore une fois, ça arrive, ce n’est pas grave et ça va revenir !

La propreté la nuit  

La propreté la nuit est une affaire bien différente qui est aussi liée à la qualité de sommeil de l’enfant. C’est que c’est vraiment variable. Certains enfants vont être propres du jour au lendemain, la journée et la nuit. Pour d’autres, ça va être plus long. 

En général, l’enfant est prêt à être propre la nuit après avoir été propre à la sieste.

Une bonne chose à faire est de mettre une lumière pour que l’enfant puisse aller aux toilettes la nuit en toute sécurité. 

Ayez un plan B en cas d’accident la nuit : est-ce que vous voulez changer les draps ou est-ce que l’enfant ira dormir ailleurs après son accident ?

Un conseil, que je vous transmets de la nourrice de mon fils, qui est un très bon conseil : pour faire face aux accidents de la nuit, et passer moins de temps à changer les draps, empiler plusieurs alaises et plusieurs draps sur le matelas. Comme ça, quand un drap et une alaise (l’alaise est primordiale dans ce cas-là) sont mouillés, vous n’avez qu’à l’enlever, sans avoir besoin d’en remettre. Si vous avez plusieurs couettes, vous pouvez en préparer une d’avance pour le même cas. De cette façon, le changement de draps se fera hyper rapidement et vous pourrez tous retourner à l’activité primordiale que vous veniez de quitter, à savoir, dormir !

Ce qu’il y a à retenir de cet épisode est qu’il faut suivre le rythme de l’enfant. Il sera prêt à un moment ou à un autre, ça c’est sûr ! Quand c’est le moment, l’acquisition de la propreté se fera assez naturellement. Le tout est de rester patient.e et cool, quoi qu’il arrive ! 


Cet épisode s’inscrit dans le parcours d’écoute consacré aux étapes de vie tout comme les épisodes suivants :


Un coaching pour vous aider à passer cette période délicate et faire en sorte que votre enfant devienne propre sans prise de tête ?

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