Episode 78 – Mon enfant ne mange rien

Une question qui vient de beaucoup de parents lors des coachings : comment faire quand mon enfant ne veut rien manger ? 

Avec cette question vient aussi l’angoisse de bien élever son enfant, bien le faire manger pour qu’il ait suffisamment de vitamines, de bonnes choses dans son corps pour qu’il grandisse bien. On pense bien souvent au développement physique (parfois dicté par les préceptes de beauté de la société dans laquelle on évolue…) mais j’aimerais qu’on pense aussi au développement intellectuel. Ça s’appelle la neuro-nutrition : que manger pour nourrir son cerveau ? 

De fait, il est forcément nourri en même temps que le reste du corps mais la neuro-nutrition est : que manger pour que mon cerveau fonctionne au top ? Pour que toutes les capacités cognitives soient à leur maxi ? 

Si un enfant mange facilement ce qu’on lui met sous le nez, c’est assez simple. Pas besoin de se casser la tête, de réfléchir à ce qu’on va faire à manger. Quand c’est l’inverse, en revanche, c’est une préoccupation qui revient très souvent, à peu près deux fois par jour, ce qui peut donc devenir épuisant.

Je peux témoigner ! J’ai un fils qui mange à peu près tout ce qu’on lui sert, sauf quand il ne veut pas manger ce qu’il a dans son assiette, mais ça, c’est une autre histoire sur laquelle je reviendrai. Et j’ai une fille qui est assez exclusive. Elle ne mange que peu de choses qui reviennent donc souvent et globalement peu de légumes. De toute façon, si elle était exclusive en ne mangeant que des légumes, je ne suis pas sûre que ça me conviendrait non plus car je pense que tout est une question d’équilibre ! En plus, elle a la maladie cœliaque donc il y a un paquet d’aliments qu’elle ne peut pas manger. Disons que c’est une difficulté supplémentaire ou peut-être la difficulté initiale qui l’a conduite à être très sélective par rapport à ce qu’elle a le droit de manger. Donc je connais le casse-tête de « qu’est-ce qu’elle va manger » ?

Je précise que je n’ai absolument aucune connaissance solide en matière de nutrition. Je connais les grands principes, je me suis renseignée par moi-même et pour moi-même mais c’est tout. Donc vous n’allez pas trouver, dans cet épisode, des aspects sur la nutrition en elle-même. Je vais plutôt m’attarder sur le comment faire manger vos enfants plutôt que sur le quoi, que faire manger à vos enfants. 

Faut-il forcer ses enfants à manger ? 

Une des premières recommandations que je peux vous faire c’est de ne pas forcer vos enfants à manger. C’est-à-dire que ce n’est pas vous qui décidez si vos enfants ont encore faim ou pas, ou même s’ils ont envie de manger ce que vous leur présentez ou pas. Ça commence dès tout petit : ne forcez pas votre enfant à finir son biberon ou sa purée. Faites pareil ensuite : ne les forcez pas à finir leurs assiettes. Pourquoi ? Parce que ça peut créer des troubles alimentaires. Une chose importante pour réguler son poids et donc sa santé est de manger à satiété, ni plus, ni moins. Gardez aussi en tête qu’il y a des moments, des jours, des repas où on a plus faim que d’autres. L’exemple classique, c’est la piscine. Qu’est-ce que ça creuse la piscine ! Bon eh bien, en sortant de la piscine, on serait prêt à manger un bœuf, on va avoir plus faim que d’habitude. Alors que quand on sort d’un repas de famille bien copieux le midi, le soir on n’a pas faim, quitte à sauter le repas. C’est pareil pour vos enfants ! Là, j’ai pris deux exemples flagrants et extrêmes. Pour vos enfants, ce ne sera peut-être pas aussi flagrant mais ils peuvent avoir des jours avec moins d’appétit et d’autres avec plus d’appétit. 

Respectez l’appétit de votre enfant ! 

Mais si mon enfant grignote ? 

Sauf qu’un des cas fréquents pour lesquels les enfants n’ont pas faim, comme pour les adultes, me diriez-vous, c’est qu’ils grignotent entre les repas. Ils vont manger des bonbons, des chocolats, des gâteaux, évidemment, pas des fruits, sinon, je pense qu’on serait beaucoup plus tolérants… Ils peuvent faire de gros goûters ou petits-déjeuners et ne plus avoir faim ensuite pour le repas qui leur apporte plus de nutriments. 

Alors, il y a des jours exceptionnels. Au moment où j’écris cet épisode, on vient de passer Pâques : je pense, mais c’est un avis personnel que juste après la chasse aux œufs, les enfants peuvent manger des chocolats et tant pis pour le repas.

Mais après, il faut limiter l’ingestion de chocolat dans les jours qui suivent parce que sinon, effectivement, ils ne vont rien manger. 

La raison pour laquelle je vous dis ça c’est qu’un enfant qui ne mange pas a forcément une explication, une raison. L’une des raisons peut être qu’il n’a pas faim parce qu’il a déjà mangé des sucreries. 

Mais il peut avoir d’autres raisons comme le fait qu’il n’aime pas ce que vous lui proposez. Ça me fait penser au fait qu’à la cantine des écoles de ma ville, les enfants ont eu une fois à manger un plat à base de pommes de terre, de raclette et d’épinards, tout ça mélangé. Evidemment, les enfants n’ont rien mangé mais c’est compréhensible. Je vous entends penser « oui, mais on ne peut pas toujours leur servir des frites et du jambon ! » et je suis bien d’accord avec vous ! Mais entre ces deux extrêmes, il y a un juste milieu à trouver. Proposez-leur des plats qu’ils adorent, qu’ils mangent facilement et contrebalancez avec des plats qu’ils aiment moins mais qui sont meilleurs pour la santé. 

Il est également important que vos enfants comprennent pourquoi ils doivent manger des légumes de temps en temps donc expliquez-leur. Je le précise car on ne pense pas toujours à expliquer des choses qui nous paraissent évidentes. Mais vos enfants ne savent pas pourquoi ne manger que des frites ce n’est pas bon et pourquoi il faut varier son alimentation. Quand les enfants comprennent leur intérêt, ils écoutent plus ! Je prends parfois l’exemple d’un sportif que mon fils aime particulièrement en lui disant « tu crois que lui, il ne mange que des frites ? ». 

Un autre aspect qui entre en compte est le respect des règles et des limites. Si votre enfant ne mange pas ce que vous lui proposez et que c’est ok pour vous et que vous lui proposez toujours une alternative, c’est sans fin. Il va toujours vouloir autre chose que ce que vous lui proposez. Et je comprends que vous le fassiez parce que vous avez cette idée et cette pression que votre enfant doit absolument manger une telle quantité pour être en pleine forme et en bonne santé. Mais si les règles, chez vous, sont bien établies et que vous dites que ce qu’il y a à manger c’est ça et pas autre chose, eh bien, c’est ça et pas autre chose ! Je ne suis pas en train de vous dire de ne pas laisser d’alternative et de choix quand c’est possible, je suis en train de vous dire que si vous cuisinez un repas pour chaque membre de la famille et que ça vous pèse, il est temps de recadrer les choses. 

Je voudrais finir cet épisode en essayant de vous enlever de la pression, de vous déculpabiliser : en général, quand un enfant a faim, il mange, sinon c’est qu’il y a quelque chose. Si un enfant ne veut pas manger, essayez de trouver pourquoi. Je vous renvoie à l’épisode sur les besoins : il est important de comprendre les besoins de ses enfants pour y répondre. Si votre enfant ne mange pas, je vous invite à en parler à votre médecin, c’est peut-être que ça cache un trouble quelconque. Mais si tout va bien et qu’il ne mange quand même pas, revoyez le respect des règles et des limites, expliquez-lui pourquoi manger varié est important, proposez-lui des choses qu’il aime et il devrait se montrer plus raisonnable et manger. Vous pouvez même lui proposer de cuisiner avec vous ce qu’il veut pour qu’il trouve un intérêt à l’alimentation.

Et détendez-vous ! Si votre enfant ne mange pas à un ou plusieurs repas, il n’y a rien d’alarmant, il se rattrapera très bientôt ! 


Cet épisode de podcast fait partie du parcours d’écoute concernant les situations quotidiennes, tout comme les épisodes suivants :


Les repas sont difficiles à vivre ? Un coaching parental peut vous aider !

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