Aujourd’hui, je veux vous parler d’un sujet qui concerne plus de parents que ce que l’on croit. J’ai remarqué qu’autour de moi, il y a beaucoup de couples qui ont eu du mal à avoir des enfants. Que ça ait pris un peu de temps et que ça ait fini par fonctionner naturellement, ou à l’extrême opposé, après un parcours de PMA, FIV ou même d’adoption. L’infertilité est de plus en plus répandue. Pourquoi ? Pour de multiples raisons qui ne sont pas l’objet de ce podcast.
Cette difficulté concerne également les couples homosexuels, qu’il s’agisse de deux femmes ou de deux hommes. Ce n’est pas évident de concevoir un enfant quand il manque un élément biologique…
Je vais parler de ce sujet en précisant que je n’y ai pas été confrontée.
Je ne vais pas vous parler du parcours semé d’embûches pour avoir enfin un enfant, je vais vous parler de l’après, une fois que vous tenez finalement dans vos bras cet enfant tant désiré.
Avant d’écrire cet épisode, j’ai fait quelques recherches sur internet et je n’ai rien trouvé sur ce qui se passe après le parcours d’infertilité. Il y a beaucoup d’informations sur les parcours de PMA, de FIV, les grossesses qui suivent parfois ou pas et sur l’adoption mais rien une fois que bébé est là.
Or, il me semble que quand on a attendu des années pour avoir un enfant, quand on a été dans l’incertitude et le désir si longtemps, quand on a eu recours à des parcours médicaux ou d’adoption qui sont longs et éprouvants, ce n’est pas tout à fait la même chose que si on est tombé enceinte au bout du premier essai !
Laissez-moi donc vous parler de l’après parcours, une fois que bébé est là.
La vie avec un enfant issu d’un parcours d’infertilité
Après avoir tant désiré un enfant, il est possible, mais pas obligatoire, de couver cet enfant, d’en faire trop pour lui. C’est ce que m’a relaté l’une de mes coachées et ça paraît logique ! Comment laisser cet enfant prendre les risques de la vie ? Comment donner à cet enfant de l’autonomie, le pousser à faire de nouvelles choses, alors que ça pourrait le mettre en danger physiquement et mentalement ? Comment ne pas s’inquiéter au point de paniquer au moindre signe de maladie ?
Je pense que tous les parents se posent ces questions et doutent à un moment ou un autre sur ce genre de problématique mais certains sont plus détendus que d’autres. Et le fait d’être détendu n’est pas en corrélation avec le fait de pouvoir avoir des enfants facilement. Les enfants ne sont pas comme des paires de chaussettes qu’on échangerait dès qu’il y aurait un trou, ce n’est pas ce que je suis en train de dire. Je pense juste que lorsqu’on a tant attendu cet enfant, on est plus protecteur ou protectrice avec lui. On est plus aux petits soins avec lui. Lorsque enfin nous avons la personne que nous désirions tant, on va être à fond sur elle.
On peut devenir très fusionnel.le avec notre enfant, sachant que cette fusion parent/enfant peut aussi intervenir sans parcours d’infertilité !
Cette fusion, cette surprotection n’est pas toujours saine. Je marche un peu sur des œufs en disant ça car ça dépend bien sûr de chaque situation. Je suis obligée de faire des généralités dans cet épisode de podcast puisqu’il est destiné à toutes et tous. Je ne connais pas votre situation personnelle à vous qui m’écoutez et qui avez eu du mal à avoir un enfant. Je suis forcément générale et du coup, peut-être un peu à côté de la plaque. Pardonnez-moi si c’est le cas et contactez-moi pour que l’on puisse échanger ; je suis passionnée par ces sujets donc ce sera un réel plaisir.
Pourquoi être fusionnel.le avec son enfant n’est-il pas sain ?
Je disais donc que la fusion et la surprotection n’étaient pas toujours saines même si elles peuvent être compréhensibles.
J’en ai parlé dans l’épisode 34 consacré au tiers séparateur : si l’un des parents ou les deux sont en relation exclusive avec leur enfant, ils ne permettent pas à l’enfant de créer sa propre personnalité et son équilibre. Dans les premières années, l’enfant ne fait pas la distinction entre sa personne et celle de son adulte de référence. Cette distinction s’opère autour des deux ans et de la période des terrible twos dont je parle dans l’épisode 5. La fusion et la surprotection empêchent ce mécanisme de se produire, empêchent l’équilibre d’être trouvé.
Cela aura pour conséquences, sans doute, un épuisement pouvant donner lieu à un burn out dont je parle dans l’épisode 21. Et je pense que ça aura aussi pour conséquence l’impression de se sacrifier pour son enfant qui est très frustrante à long terme. L’enfant sera considéré comme un enfant-roi, tyrannique, exigeant beaucoup de ses parents sans aucune reconnaissance.
Il est donc préférable de trouver l’équilibre dans la relation avec cet enfant plus que désiré.
Comment trouver un équilibre avec un enfant attendu ?
Je n’ai pas de formule miracle ni de baguette magique, bien entendu… Juste des recommandations et des conseils génériques, encore une fois, mais qui seront peut-être des débuts d’idées pour vous.
Je pense que l’acceptation est la clé, aussi difficile soit-elle ! Accepter que nous ayons un enfant pour nous, pour lui mais que cet enfant soit destiné à nous « échapper » au final. Notre bébé deviendra adulte et fera très tôt ses propres choix, ses propres expériences. Nous aurons beau tout faire pour le protéger de tout, la vie est plus forte que notre volonté et toute l’anticipation dont nous sommes capables. Nous pouvons limiter beaucoup de risques mais pas les empêcher à 100%.
Je pense également qu’il faut avoir conscience que le parcours d’infertilité est un chemin que vous avez pris, que tout ce que vous avez vécu fait partie de vous et de votre enfant mais que ça ne devrait pas être un fardeau. Ça ne devrait pas peser sur vous et votre enfant. Comme si vous mettiez une cloison entre deux étapes. Vous êtes passé.e par beaucoup d’événements et de difficultés pour avoir cet enfant mais maintenant vous l’avez, donc profitez-en !
Tout cela est évidemment très facile à dire comme ça, plus difficile à réaliser. Ça vous demandera probablement du temps et c’est tout à fait acceptable. Il faut du temps pour l’acceptation, pour prendre conscience du chemin qu’on a fait également.
Enfin, une astuce que je recommande souvent à mes coachées est de se demander ce que ferait quelqu’un d’autre dans cette situation, un modèle pour vous. Dans ce cas, ce pourrait être une personne de votre entourage qui n’aurait pas eu de difficulté à avoir un enfant. Que ferait cette personne dans telle ou telle situation ? Quand vous ne savez plus, quand vous doutez, posez-vous cette question. Est-ce qu’un parent qui aurait eu un enfant facilement accepterait de le laisser partir en colo ou dormir chez un copain ou une copine ? Est-ce que ce parent accepterait de le laisser faire telle ou telle chose ? Est-ce que ce parent poserait telle ou telle limite à son enfant ?
Posez-vous ces questions avec ce modèle en particulier ou avec un modèle abstrait et générique mais faites-vous confiance aussi ! Servez-vous de ce que vous ressentez pour faire vos choix et élever votre enfant à votre façon !
Vous êtes un parent avant tout. Faites-vous confiance !
Cet épisode fait partie du parcours d’écoute « Être parent », tout comme les épisodes suivants :
- Se lancer dans un coaching parental ?
- Gérer les réunions de famille
- De quoi les enfants ont-ils besoin ?
Vous désirez y voir plus clair avec votre enfant tant désiré, parlons-en !