Episode 98 – Le TDAH chez l’enfant

Je n’en reviens pas que je ne vous ai pas parlé du TDAH chez l’enfant plus tôt ! C’est un sujet que je vois tellement souvent en consultations ! J’ai dû lire plusieurs fois la liste de mes épisodes pour être sûre ! 

Mais la réalité est là : je n’avais pas encore fait d’épisode sur le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité

Ce qui est dingue, c’est que les parents d’enfants TDAH représentent 60/70% de ma clientèle ! Je connais donc bien ce trouble et ses conséquences sur le quotidien d’autant que j’ai suivi des formations pour devenir experte du sujet et accompagner encore mieux les parents. Je pourrais vous en parler des heures mais je vais tâcher d’être brève !

Je vous dis tout de suite que ce trouble n’est pas un mythe. Ce n’est pas quelque chose d’inventé, comme le diraient certains détracteurs. Je reconnais, toutefois, que c’est un nouveau trouble. Il y a une vingtaine d’années, on parlait seulement d’hyperactivité et l’hyperactivité se réduisait à « des enfants un peu trop turbulents » que l’on mettait sous médication pour les « apaiser ». 

Aujourd’hui, nous détectons mieux ce trouble. Nous le connaissons et lorsque nous remarquons qu’un enfant ne se conduit pas exactement comme les autres, nous pouvons explorer et éventuellement diagnostiquer ce trouble. Donc, c’est un progrès ! 

Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental et héréditaire. C’est-à-dire que les personnes qui en sont atteintes ne font pas exprès ! Je le précise parce que parfois, on pense que l’enfant n’a qu’à se forcer pour être attentif ! 

Le TDAH implique des difficultés à auto-moduler les idées (attention), les mouvements (hyperactivité), les comportements (impulsivité) et les émotions (hyperréactivité ou hypersensibilité). C’est donc un trouble complexe qui peut prendre des formes différentes. Il peut être aggravé ou minimisé par d’autres problématiques et des stratégies peuvent aider la personne vivant avec le TDAH et ses proches. 

L’idée à retenir est que nous n’en guérissons pas. Nous sommes comme ça et nous devons faire avec. 

Je parle rapidement du H de TDAH, c’est-à-dire l’hyperactivité : il s’agit de personnes qui ne tiennent pas en place, qui bougent tout le temps. Par exemple, un adulte qui n’arrive pas à rester assis en réunion ou un enfant pour qui les journées d’école sont vraiment trop longues. L’hyperactivité induit généralement de l’impulsivité : une réaction immédiate et pas forcément réfléchie comme un grand coup de colère. 

On remarque facilement qu’un enfant est hyperactif surtout en classe car il perturbe la classe, il est agité. Encore une fois, il ne fait pas exprès. C’est plus fort que lui. L’hyperactivité et l’impulsivité tendent à disparaître à l’âge adulte car d’une part, le lobe frontal de la personne finit par se développer et jouer son rôle d’inhibiteur et, d’autre part, la personne s’adapte progressivement aux attentes de la société. 

C’est ainsi qu’il y a beaucoup d’adultes TDAH qui se découvrent atteints de ce trouble lors du diagnostic de leur enfant. Ils ne sont plus hyperactifs, certains sont tout de même impulsifs (comprenez qu’ils se mettent facilement et intensément en colère), mais ils ont toujours leur trouble de l’attention qui ne disparaît pas. 

Le trouble de l’attention ou l’inattention signifie que la personne atteinte de ce trouble a un déficit d’attention. Surtout si le sujet ne l’intéresse pas. Ça, je pense que c’est chez tout le monde : quand un sujet ne nous intéresse pas, nous avons du mal à rester concentrés. C’est pire pour les TDA. Et même si le sujet est intéressant, si la façon dont il est présenté est rasoir, le TDA ne pourra pas fixer son attention là où les non TDA arriveront, au prix d’immenses efforts, à rester focus. Dans ce cas, demander à une personne TDA d’être attentive est comme si on demandait à une personne qui a perdu l’usage de ses jambes de se lever et de marcher : impossible, pas parce qu’elle ne veut pas mais parce qu’elle ne peut pas ! 

Le diagnostic du TDAH est posé par un.e psychologue ou pédopsychiatre à la suite d’un test qui mesurera la sévérité du trouble. Dans un premier temps, je vous recommande de ne pas avoir recours à un traitement médicamenteux (ritaline) ayant pas mal d’effets secondaires mais plutôt à des stratégies d’adaptation. 

La raison pour laquelle les parents d’enfants TDAH (l’un des parents l’étant aussi, du coup) constituent la majorité de ma clientèle est que les enfants TDAH sont plus difficiles que les autres. Encore une fois, ce n’est pas de leur faute, c’est plus fort qu’eux. Le quotidien est difficile car des choses évidentes pour les parents (y compris celui qui partage son trouble avec son enfant, car il s’est adapté) ne le sont pas du tout pour l’enfant ! 

Quelles sont les stratégies d’adaptation pour un enfant TDAH ?

L’idée est d’accompagner son enfant pour que, malgré son trouble, il parvienne à faire les mêmes choses que les autres. 

La posture du parent est toujours la bienveillance et toujours sans pression ! C’est-à-dire, pas avec un objectif de zéro faute ou de 100% de réussite. Lorsqu’on comprend que notre enfant est TDAH, on comprend mieux son fonctionnement et on comprend que notre enfant ne fait pas exprès, par exemple, de ne pas nous écouter ou d’oublier ses affaires. Cette compréhension nous permet d’être plus bienveillant.e. Mais encore une fois, soyons-le aussi envers nous-même et donc acceptons de ne pas l’être parfois.

La première stratégie est de prendre soin de son cerveau : le cerveau a besoin d’être reposé et bien nourri pour fonctionner le mieux possible. Donc, prenez soin du sommeil de votre enfant et de son alimentation. Même chez les non TDA, lorsque nous sommes fatigués, notre cerveau fonctionne moins bien et nous sommes moins attentifs et plus irritables

L’attention sur une grande tâche est impossible pour les enfants : je vous recommande de découper les grandes tâches en petites tâches. Par exemple, vous partez en vacances et il faut préparer les valises. Si vous demandez à votre enfant TDAH de faire sa valise, c’est impossible pour lui. Du moins, sans oublier la moitié des choses ! Par contre, si vous lui dites : « tu mets tous tes vêtements que tu vas porter en bas (pantalons, sous-vêtements) dans la valise, et tu vas courir dans la rue », là il va y arriver. Ensuite, il faudra lui demander de revenir et recommencer l’opération jusqu’à ce que la valise soit prête. Vous pouvez faire pareil avec les devoirs, les tâches ménagères, enfin bref, avec tout ! 

En parlant de tâches ménagères, je vous recommande de faire participer votre enfant atteint de TDAH le plus tôt possible. Avec des tâches adaptées à son âge évidemment. Ça lui fera prendre des habitudes et il développera des automatismes, en plus des fonctions exécutives dont je parle dans l’épisode 70.

Un bon moyen pour que votre enfant ne perde pas ses affaires à l’école par exemple est de le faire compter ses gros morceaux : s’il part juste avec son cartable, il en a un, ça va. Mais ça se complique lorsqu’il y a le sac de sport et éventuellement le repas. Là, il y a trois gros morceaux donc à la sortie de l’école, il devra avoir trois gros morceaux. Vous pouvez également, pour les plus jeunes, créer une sorte de carte plastifiée accrochée à son cartable avec une liste de ses affaires les plus importantes, par exemple ses lunettes qui restent souvent à l’école si l’enfant n’en a pas besoin en permanence. 

Vous pouvez aussi recourir aux routines dont je parle brièvement dans l’épisode 82 pour des matins sereins, minimiser les distractions (par exemple éteindre la télé quand vous faites les devoirs), aider votre enfant à gérer ses émotions et écoutez pour ça, les épisodes 4 et 50 pour l’aider avec son hypersensibilité

Je précise que toutes ces astuces sont recommandées également pour les non TDAH. Il y en a encore plein dont je n’ai pas eu le temps de parler.

Si vous rencontrez des difficultés avec votre enfant TDAH, contactez-moi, je me ferai un plaisir de vous aider ! 

coach parental