Episode 81 – Addiction aux écrans, comment modérer les usages ?

Les enfants qui sont trop sur les écrans sont une raison pour laquelle les parents font appel à moi en tant que coach parental. Je vous l’ai dit dans d’autres épisodes, j’ai une expertise particulière sur les écrans, expertise créée par la force des choses, par les demandes nombreuses que j’ai pour la gestion des écrans. C’est la conférence que je donne le plus et c’est très fréquemment un sujet pour mes coachés. 

Ayant décelé un réel besoin, j’ai lancé, il y a peu, une formation sous la forme d’un challenge en 10 jours pour une meilleure gestion des écrans en famille. Ce challenge comprend environ 1h30 de vidéos, un workbook et l’accès à un groupe privé Facebook, tout cela pour un investissement de 90€.

Le sujet du jour est un sujet particulier. Après avoir fait un topo général sur les écrans dans l’épisode 16 puis une particularité sur la télé n’est pas votre baby-sitter dans l’épisode 79, je vous propose cet épisode sur l’addiction aux écrans. 

Qu’est-ce qu’une addiction aux écrans ? 

C’est un abus de langage de parler d’addiction, d’utiliser ce terme « addiction ». Les addictions, au sens médical du terme, sont définies par le DSM V, le manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux qui est la référence de la psychologie au sens large, comme un code civil de la psychologie et des troubles et pathologies mentaux. Dans cette cinquième édition du DSM, qui est l’édition la plus récente, l’addiction ne concerne que les substances psychoactives telles que l’alcool et les drogues et les addictions comportementales aux jeux vidéos et jeux d’argent. Pour le reste, on ne peut pas parler d’addiction au sens médical du terme même si de nombreuses addictions sont à l’étude notamment l’addiction au sexe et contenus pornographiques et la cyberdépendance. On parle donc plutôt de dépendance

Il me semblait important de vous préciser ce point avant d’aller plus en avant dans mes explications même si, pour moi, c’est de la sémantique et à moins que nous ne passions un examen de psychologie, il est acceptable d’utiliser ces deux termes. C’est d’ailleurs ce que je vais faire dans la suite de cet épisode.

Il n’empêche que la conséquence du fait que ce ne soit pas un trouble reconnu par le DSM est qu’il n’y a pas de critère pour dire si une personne est addicte ou non aux écrans. 

Donc je continue à extrapoler et il me semble que nous pouvons dire qu’une personne est dépendante aux écrans lorsqu’elle ne peut pas s’en passer, lorsqu’elle est dessus du matin au soir, à tout moment de la journée ou de la nuit. 

Si je m’arrête là, j’imagine que cette description correspond à beaucoup de personnes autour de nous et même à soi-même. Je pense qu’il est donc essentiel de préciser que la consommation d’écran est vraiment problématique lorsqu’elle a des conséquences sur le déroulé d’une vie normale : est-ce que les écrans (téléphone, jeux vidéo, films et dessins animés) empêchent une personne de vivre normalement ? Est-ce que cette personne s’isole socialement ? Est-ce que cette personne rate des évènements comme des sorties, des cours, le travail ? Est-ce que cette personne ne communique plus que par écrans interposés ? Est-ce que cette personne ne dort plus ? 

Ce sont toutes ces questions que vous devez vous poser pour déceler une dépendance inquiétante aux écrans ou non. 

addiction aux écrans

Ce qui favorise la dépendance aux écrans

Les écrans sont partout autour de nous. Nous avons des télés qui trônent dans notre salon, des téléphones toujours dans notre main ou pas loin, des tablettes, des ordinateurs… Ils font partie de nos vies. 

Personnellement, et je pense que c’est pareil pour nombre d’entre vous, je travaille quasiment toute la journée devant ou avec un écran. 

Pour autant, suis-je dépendante aux écrans ? Mon activité professionnelle l’est, sans aucun doute, mais moi non puisque j’arrive à les éloigner en dehors de mes temps de travail. J’arrive à éteindre mon ordinateur et poser mes téléphones lorsque je passe du temps avec ma famille ou même plus largement avec des amis, à des évènements sociaux qui sont en dehors de mon cercle familial restreint. 

C’est la raison pour laquelle je vous recommande d’être prudent.e avant de qualifier une personne de dépendante aux écrans. Le signal d’alarme doit vraiment être si la personne ne peut plus vivre « normalement ». Là, il est temps de s’inquiéter. 

Comment une dépendance aux écrans est-elle créée ? 

Les écrans ont de nombreux avantages. Que ce soit l’ordinateur, le smartphone, la console, la télé, la tablette, ils nous permettent de travailler, de jouer, de communiquer, de s’informer, de développer notre créativité, de se détendre, de ressentir des émotions, etc. Ce sont ces raisons pour lesquelles ils ont été créés, c’est indéniable. Et ce sont pour ces raisons que nous faisons l’acquisition d’écrans.

Les écrans nous facilitent la vie, certes, mais ils répondent également à de nombreux besoins fondamentaux, besoins auxquels il est nécessaire de répondre comme je l’explique dans l’épisode 73, « De quoi vos enfants ont-ils besoin ? » ! 

enfant écran

Comment éloigner vos enfants des écrans ?

Il ne s’agit pas d’interdire complètement l’accès aux écrans à vos enfants. Ils font tellement partie intégrante de nos vies ! 

La première chose à faire, comme je l’explique dans l’épisode 22 sur les neurones miroirs est de faire attention à notre propre consommation d’écran. Nos enfants suivent nos exemples donc si vous êtes tout le temps devant un écran quand vous êtes avec vos enfants, il est impossible pour eux de ne pas l’être. Pensez à votre téléphone qui n’est jamais loin et à la télé qui peut être tout le temps allumée : éteignez-la ! 

Dans la continuité de cette idée, ne mettez pas la faute sur vos enfants, ne les rabrouez pas constamment. Rappelez-vous qui leur a donné accès aux écrans ? C’est vous ! Si vous râlez auprès de votre enfant, il ne va pas comprendre la cohérence de vos propos alors que vous lui avez acheté une console… 

Même si le temps que passe votre enfant devant un écran vous insupporte, gardez la communication possible et constructive. Parlez avec vos enfants des avantages et des inconvénients de l’exposition aux écrans de façon à ce qu’ils comprennent les avantages et inconvénients, ainsi que les risques afférents aux écrans. Intéressez-vous à ce qu’ils font dessus, à ce qu’ils regardent, avec qui ils communiquent, ce qu’il s’y dit… Permettez-leur de vous en parler sans récriminations. De cette façon, ils vous diront plus facilement s’ils y ont vu des choses choquantes pour lesquelles ils ont besoin de votre avis, de votre aide. 

Et surtout, proposez-leur des activités alternatives qui leur plaisent. S’ils ont mieux à faire, ils feront autre chose que des écrans ! 


Cet épisode fait partie du parcours d’écoute consacré aux situations quotidiennes, tout comme les épisodes suivant :


Si vous n’avez plus de repères par rapport à la consommation d’écran de votre enfant, parlons-en ensemble lors d’une séance de coaching offerte.

coach parental